Get up, stand up ! Tout le monde se lève pour Bob Marley ! Le lion du reggae aux dread locks légendaires et aux tubes planétaires est mort en 1981. Mais il n'est jamais parti. Sa voix vibre encore sur les platines et son visage s'étale sur les t-shirts des jeunes du monde entier qu'ils soient de Kingston, de Londres, de Dakar ou d'Alger. L'Ethiopie fête les 60 ans de sa naissance et accueille, pour la première fois, une série de cérémonies publiques en son honneur. 400 000 personnes sont attendues pendant une semaine de festivités dans la capitale. Des célébrations qui se tiennent pour la première fois hors de la Jamaïque. « Bob a toujours désiré revenir en Ethiopie et être un rastafarien. Avec le siège de l'Union africaine, Addis Abeba est la capitale de l'Afrique, donc un lieu symboliquement fort », a expliqué Rita Marley, la veuve du chanteur, à l'initiative de l'événement. L'ancienne choriste des Wailers (le groupe de Marley) n'exclut d'ailleurs pas un transfert en Ethiopie du corps de son mari, enterré en Jamaïque. Les commémorations ont pour thème « Africa Unite » (« l'union africaine »), du nom de l'une des chansons les plus connues du reggaeman, et serviront à lever des fonds pour des œuvres de charité. Elles doivent s'ouvrir mardi avec une parade de jeunes pour la paix et un miniconcert de la mère de Bob Marley, Cendella Marley Booker, âgée de 80 ans. Ils seront suivis par un symposium, du 2 au 4 février, d'un concert de voix féminines le 4, avec notamment la Béninoise Angélique Kidjo, et d'une exposition d'art africain. Un mégaconcert est prévu le 6 au soir avec les Sénégalais Youssou N'Dour et Babaa Maal, Shaggy, Quincy Jones et des membres de la famille Marley (Ziggy, Stephen, Damian et Rita). Enfin, du 11 au 13 février, une série de concerts doit avoir lieu à Shashemene, ville située à 250 km au sud d'Addis Abeba, où une communauté rastafarienne de plusieurs centaines de personnes est établie depuis 1948. Bob Marley leur avait rendu visite deux ans avant sa mort. Bob Marley, né le 6 février 1945 à St-Ann, dans la paroisse de Nine Miles, en Jamaïque, est issu d'un couple mixte (son père est un soldat blanc britannique). Il grandit dans le ghetto misérable de Trenchtown, à Kingston, et son premier disque sort en 1962. C'est au début des années 1970 qu'il devient une star internationale avec des tubes comme I shot the sherif ou No woman no cry. Adepte de la foi rastafarienne, qui prône le retour des Africains en Afrique, il décède des suites d'une tumeur au cerveau, le 11 mai 1981 à Miami (Floride), à 36 ans. Sa dépouille est transférée à Kingston et ses funérailles, dignes de celles d'un chef d'Etat, sont décrétées deuil national. Pendant une semaine, l'Ethiopie et l'Afrique vont à nouveau vibrer au son de sa musique. Décidément, Bob n'est pas mort.