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L'écriture, une ancienne passion
Publié dans El Watan le 24 - 12 - 2008

–Vous êtes une passionnée de lecture et d'écriture. Cette passion ne vient-elle pas du milieu d'instituteurs dans lequel vous avez été bercée durant votre enfance ?
– Je suis née il y a 70 ans dans le Djurdjura à Tala dans un milieu d'instituteurs. Je suis juriste et politologue de formation. Pendant 25 ans, j'ai occupé le poste de cadre supérieur dans une entreprise publique du secteur industriel (industries lourdes). Après ma retraite, j'ai géré un bureau d'études privé de conseils aux entreprises dans le domaine de gestion, des études de marchés, d'organisations de séminaires de formation.
– Votre premier roman Le maître de Tala a été écrit il y a quelques années déjà. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour le publier ?
– Le maître de Tala est mon premier roman. Terminé il y a quelques années avec d'autres nouvelles et récits, je n'ai pas songé à le faire éditer par pudeur ou par paresse. L'activité d'écriture date de longtemps. Ce fut un dérivatif à des occupations concrètes allant des laminoirs, aux tâches de vie quotidiennes d'une mère de famille. Par ailleurs, le roman sus-cité constitue un devoir de mémoire à l'égard d'un homme ordinaire.
– L'histoire contée à travers le personnage de Amar est-elle le fruit d'une fiction ou d'une biographie ?
– Il ne s'agit pas d'une fiction totale ni d'une biographie, mais des deux à la fois. C'est une tranche de vie romancée basée sur des fragments incomplets d'un journal retrouvé par hasard. Les personnages avec leurs nom, prénom ont existé. Ne les ayant pas connus, il a fallu leur donner un habillage, des traits, une certaine épaisseur. Par contre, l'environnement géographique, le village de Tala, les lieux de la Première Guerre mondiale ont été puisés à la source. Les archives du Fort de Vincennes ont permis de suivre le régiment du personnage principal. Les périodes historiques, les faits sociaux, les actes de dépossession des terres qui ont servi de soubassement à l'idéologie coloniale sont réels et bien connus. Ainsi, pendant mon cursus universitaire à la préparation du diplôme d'études supérieures de sciences politiques, une recherche approfondie centrée sur le thème de «L'idéologie coloniale et le roman», j'ai dû travailler le roman de Truphémus Ferhat instituteur indigène et l'appareil idéologique scolaire. Ayant baigné dans le milieu de l'enseignement, j'ai décidé tout naturellement de décrire le malaise d'un produit de l'Ecole normale ou du cours normal vu de «l'intérieur» par opposition au discours idéologique qui analyse les moteurs qui s'imposent à l'individu. Cela a été fait sur un fond d'événements politiques, historiques, économiques et sociaux.
– En somme, Le maître de Tala est une fenêtre ouverte sur les tribulations d'un jeune indigène au début du XXe siècle ?
– Tout à fait, Le maître de Tala constitue à l'échelle individuelle les tribulations d'un petit indigène du début du XXe siècle que rien ne destinait à ce qu'il est devenu.


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