Devant l'ampleur de cette tragédie nationale qui place notre pays au 4e rang mondial en termes d'accidents de la route après les Etats-Unis, l'Italie et la France, les participants à cette rencontre (DGSN, direction des transports, juristes, magistrats) ont unanimement plaidé pour le durcissement des sanctions prévues par le code de la route. «L'excès de vitesse et la conduite en état d'ivresse sont à l'origine des 80% des accidents corporels. Le législateur doit revoir les pénalités prévues à cet effet», a estimé Zoubir Hirèche, représentant de la sûreté de wilaya de Tizi Ouzou. En outre, il a préconisé la mise en place d'une juridiction spéciale pour trancher dans les affaires liées au non-respect du code de la route. Saïd Bouyazri, professeur à la faculté de droit de Tizi Ouzou, s'est intéressé, pour sa part, au dispositif juridique national régissant la circulation routière. «Quel que soit le code à mettre en place, il est voué à l'échec s'il n'est pas respecté par le citoyen», a-t-il indiqué. Dans une autre communication, Me Bouzidi a fait une analyse critique des sanctions pénales et civiles du conducteur dangereux prévues par la loi algérienne. Pour freiner un tant soit peu la hausse vertigineuse des accidents de la circulation qui fauchent chaque année quelque 4000 personnes, cet ancien magistrat à la cour d'Alger propose de réprimer sévèrement l'excès de vitesse et la conduite en état d'ivresse. Tout comme il recommande des sanctions dissuasives à l'encontre des contrevenants. Maître Bouzidi a appelé les victimes des accidents de la route à se constituer en association à caractère national pour «défendre leurs droits bafoués». Présent à cette journée d'étude, Mohamed Lazouni, président de l'association et de l'émission de «Tarik essalama», s'est montré optimiste en dépit de l'état des lieux «catastrophique» dressé par les intervenants. «La sécurité routière est en bonne santé», dira le célèbre motard invisible. Pour étayer son propos, il indique que l'Algérie a enregistré 4134 morts en 1985 pour un parc automobile évalué à 1 600 000 véhicules contre 4177 tués en 2007, année durant laquelle l'on a dénombré près de 5 millions de voitures en circulation pour une population de 34 millions d'habitants. Sur un autre chapitre, M. Lazouni n'a pas manqué de critiquer la «clochardisation» des transports publics, notamment les fourgons aménagés.