«L'absence de projets d'investissement créateurs d'emploi, dûe à l'inexistence de zones industrielles et touristiques, a poussé beaucoup d'habitants de Melbou à aller travailler en dehors de leur commune. Le reste des jeunes sont livrés à eux même. Le taux de chômage est d'ailleurs très élevé. Le peu de postes d'emploi, saisonniers pour la plupart, sont proposés par de petits entrepreneurs et artisans» déclarent des citoyens convaincus de l'urgence d'un plan de développement. En effet, Melbou compte uniquement deux petits hôtels et un complexe touristique. «Quand on parle de tourisme, on parle aussi de services et de marchandises à vendre afin que soient procurées des recettes. Les activités artisanales et les infrastructures d'accueil qu'il faut pour cela sont presque inexistantes. Les projets de réalisation des zones d'expansion touristique et zone d'activités touristiques n'ont pas encore vu le jour. Le tourisme, considéré depuis longtemps comme l'unique salut de notre région, n'a pas été développé. Pis encore, il semble se limiter à un nombre d'activités pendant la période estivale. Cela influe négativement sur l'économie de la région» soutient un universitaire, diplômé en sciences de gestion, au chômage. «Pourtant notre commune possède un trésor historique de renommée internationale (l'homme d'Afalou). Le site est digne d'abriter un grand festival au même titre que ceux de Timgad et Djemila», estime un chanteur local. De même pour l'agriculture, qui est aujourd'hui limitée à l'arboriculture. L'apiculture ayant été une activité exercée par 80 % des citoyens est devenue excessivement réduite. Les aviculteurs, jardiniers et autres agriculteurs se limitent à assurer leurs besoins familiaux, alors que leur production occupait les marchés il n'y a pas si longtemps. «C'est à cause du manque de moyens matériels et humains, d'un coté, et la cherté des produits chimiques, de la semence et de l'aliment de bétail d'un autre», déclare un aviculteur de la région. Par ailleurs, l'activité commerciale a ses problèmes. «Il y a beaucoup de commerçants et peu de clients. La seule période où nous travaillons est les deux mois de l'été», nous dira un commerçant de Melbou centre. Le marché hebdomadaire, lui, est resté insignifiant. Sis dans un endroit fermé et mal aménagé, il a encore du mal à attirer les grands commerçants. «L'absence d'un marché hebdomadaire digne de ce nom et d'espaces appropriés pour les jeunes, pouvant attirer les visiteurs à Melbou, rend l'activité commerciale médiocre», nous affirme notre interlocuteur. La commune de Melbou compte deux grandes concentrations urbaines, Melbou centre et la cité de Tizi El Oued, distantes de 2 km seulement et séparées par le mont de Messaâda au bas duquel se trouve le petit village de Tikhribine. Malgré la proximité des deux centres urbains, leurs potentialités ne se sont pas jointes. Les habitants de Boulezazène, Tamerzagt Tarikt, Ahrik et Tassefsaft se déplacent plus à Souk El Tenine qu'au chef lieu de leur commune pour faire leurs achats et régler leurs affaires. Idem pour les habitants de Tamridjet et de Laâlam qui se rendent à Souk El Tenine passant par Tizi El Oued faute de structures de base dans leur commune. «Melbou deviendrait sûrement une zone de grande attraction touristique et commerciale si elle est dotée d'une gare routière et d'un marché hebdomadaire ou un marché de gros. Aussi, l'existence d'une structure bancaire activerait certainement la vie économique», nous dit un groupe d'universitaires que nous avons rencontré dans un café à Melbou.