Les fournitures médicales susceptibles de sauver des vies ne parviennent pas à ceux qui en ont besoin. Des produits d'urgence pour soigner les blessés et soutenir les services de santé continuent de s'entasser aux frontières ; il n'y a pas assez de camions pour les transporter et leur distribution à Ghaza est rendue difficile pour des raisons de sécurité et par manque d'infrastructures. L'OMS a appelé à améliorer immédiatement la situation afin de faire en sorte que des services de santé humanitaires soient accessibles à la population locale. L'OMS a fourni des kits chirurgicaux permettant de traiter 5000 personnes et des kits sanitaires d'urgence pour 90 000 personnes pendant trois mois. L'Organisation collabore également avec les institutions des Nations unies et les sociétés du Croissant-Rouge afin de renforcer les capacités opérationnelles à la frontière de Rafah pour permettre les évacuations médicales des blessés les plus graves et la gestion des dons et des fournitures médicales d'urgence. L'accès aux soins est compromis, signale l'Organisation des Nations unies : «L'intensité des bombardements aériens et des hostilités sur le terrain (avec la subdivision de Ghaza en secteurs où les déplacements sont restreints) limite, en effet, considérablement les mouvements de patients et de services médicaux d'urgence et les transferts, ainsi que les déplacements de personnels de santé, essentiels au bon fonctionnement des services.» L'évacuation médicale de certains blessés graves hors de Ghaza est rendue impossible non seulement faute de sécurité mais également en raison de la fermeture de la frontière et des restrictions de mouvement. «Les hôpitaux sont surchargés. Ils n'ont pas assez de lits dans les services d'urgence et de soins intensifs et les salles d'opération ne peuvent pas faire face au nombre de victimes. On a pratiquement épuisé les possibilités de transformer d'autres lits d'hôpitaux en lits de soins intensifs/traumatologie. Dans ces établissements, on signale des blessés couchés à même le sol. Les agents de santé sont épuisés. Les services médicaux d'urgence et les équipes de traumatologie ont travaillé sans discontinuer depuis le début des bombardements aériens le 27 décembre et sont physiquement épuisés ; il est urgent de les remplacer pour maintenir les services d'urgence prenant en charge les blessés graves», déclare l'OMS. Pour l'OMS, les coupures d'électricité sont un risque permanent. Tous les hôpitaux fonctionnent grâce à des blocs électrogènes, parfois 24 heures sur 24, car l'électricité a été coupée. Or, les stocks de carburant sont pratiquement épuisés. «L'interruption de la production d'électricité aurait des conséquences catastrophiques sur la lutte contre les infections, la transfusion sanguine, la stérilisation des instruments ainsi que l'hygiène et l'assainissement de base dans les hôpitaux, les salles d'opération et les unités de soins intensifs. On peut s'attendre à une augmentation des infections nosocomiales potentiellement mortelles (gangrène, tétanos, etc.) et des complications (choc, par exemple)», avertit-elle. L'OMS a établi une base opérationnelle d'urgence à Ramallah, conjointement avec le ministère de la Santé, pour aider à coordonner l'action du secteur de la santé, à réclamer un accès sans restriction à Rafah, à gérer les dons et fournitures médicales d'urgence et à planifier un retour à Ghaza en cas de cessez-le-feu. Depuis ses bases opérationnelles de Ghaza, Ramallah et Jérusalem, l'OMS renforce la prise en charge des flambées de maladies d'origine alimentaire et hydrique. Elle préconise de répondre aux préoccupations en matière de salubrité de l'environnement, y compris d'hygiène et d'assainissement, parmi les populations déplacées. Ses équipes aident le personnel médical à prendre en charge les blessés et à établir un mécanisme de coordination pour assurer une évaluation conjointe des besoins sanitaires à Ghaza.