D'intenses négociations se poursuivaient hier à Dakar pour aboutir à un report de l'élection présidentielle prévue samedi en Mauritanie et boycottée par l'opposition, afin de sortir le pays de la crise née du coup d'Etat militaire du 6 août. Les forces favorables et opposées au putsch discutaient dans un grand hôtel de la capitale sénégalaise des propositions présentées lundi en fin d'après-midi par les médiateurs internationaux (ONU, Union africaine, Ligue arabe, Sénégal...) pour une participation de tous les partis au scrutin. Outre un report de la présidentielle, avec un premier tour le 18 juillet suivi d'un éventuel deuxième tour le 1er août, la communauté internationale a proposé la mise en place d'un gouvernement d'union, composé à parité de pros et antiputschs. « On a eu notre réunion presque finale. La progression de notre dossier est satisfaisante pour nous », a indiqué à la presse hier le ministre sénégalais des Affaires étrangères, à l'issue d'une réunion entre le groupe de contact et les délégations mauritaniennes. Selon plusieurs sources proches des négociations, la composition du gouvernement et l'attribution des postes-clés au sein du cabinet constituent les principaux points d'achoppement. « L'opposition voulait des ministères comme l'Intérieur, les Finances et la Communication pour sécuriser les élections. Apparemment, elle les a obtenus », a révélé une source proche des négociations. Interrogé sur un éventuel échec des discussions, le représentant de l'Union africaine (UA), le commissaire Ramdane Lamamra, a répondu : « Ce n'est pas une option qu'il faut considérer », avant de mettre l'accent sur la « dynamique diplomatique ». « Nous sommes dans une dynamique positive. Tout le monde a à y gagner, un report est toujours possible », a renchéri un autre médiateur.