Les usagers venant de l'ouest et qui cherchaient à rejoindre le chef-lieu ont été contraints de faire des détours d'une centaine de kilomètres qui les ont menés dans la montagne jusqu'à Cheffia. El Kala était, quant à elle, quasiment isolée. Seul un détour par Aïn Khiar, au nord d'El Tarf, permettait de gagner cette localité, mais au risque de se faire emporter par les flots tumultueux des eaux de l'oued El Kébir, sorti de son lit. Les habitants de ces localités, qui ont barré les voies, l'ont fait pour les mêmes raisons à chaque endroit. Ils ont été assaillis par les inondations. Leurs habitations sont sous les eaux, ils ont perdu leurs biens et les secours tardent à venir. En fait, une situation qui se reproduit chaque année dès qu'il pleut un peu trop. 80 mm en 24 heures, nous disent les services de la Protection civile, reprenant un bulletin spécial de la météo, soit le 1/10 de la pluviosité annuelle. En effet, notamment dans la partie est de la wilaya, la pluie est tombée, presque sans interruption, durant deux jours. Les inondations ont également provoqué des dommages aux routes où, comme sur celle menant à Aïn Khiar, des bus qui ont tenté une traversée ont été piégés par les eaux et abandonnés par leurs occupants. On ne déplore heureusment aucune victime. Aujourd'hui encore, on a toujours du mal à accepter que cette région est une immense zone humide, dont les eaux sont une véritable bénédiction pour l'agriculture. Au lieu de cela, on l'assèche par toutes sortes d'aménagements et de projets hydro-agricoles faramineux et sans incidence réelle, parce que quelques agriculteurs, on le sait maintenant, ont justifié leur incompétence par les inondations qui empêchent de travailler la terre.