Le patron du quotidien marocain Assabah a été définitivement condamné par la justice française pour diffamation envers un journaliste de la chaîne publique France 3 qu'il accusait d'être un agent des services secrets algériens, a-t-on appris mercredi auprès du tribunal. Abdelmounaïm Dilami, directeur de la publication du quotidien en langue arabe Assabah, avait été condamné par défaut le 14 octobre 2008 à 3000 euros d'amende et 5000 euros de dommages et intérêts. Il avait fait opposition à ce jugement mais s'en est désisté mardi, rendant sa condamnation définitive. En octobre 2007, le journaliste de France 3, Joseph Tual, avait révélé l'existence de cinq mandats d'arrêt délivrés par un juge français à l'encontre de ressortissants marocains, soupçonnés d'avoir participé à l'enlèvement de l'opposant marocain, Mehdi Ben Barka, en 1965 à Paris. Les mandats d'arrêts avaient été émis lors d'une visite du président Nicolas Sarkozy au Maroc. Dans son édition des 3 et 4 novembre 2007, Assabah publiait un article intitulé « Les services de renseignements algériens disposent du dossier Ben Barka ». Dans cet article, Assabah affirmait, notamment, que Joseph Tual était « le pivot dans l'appareil des renseignements algériens, car il ne cache pas son hostilité à l'égard du Maroc », un propos jugé diffamant par le tribunal correctionnel de Paris.