Boumerdès. De notre bureau L'émir de la katibat El Feth de l'ex-GSPC, devenu il y a 2 ans Al Qaïda au Maghreb, Bentitraoui Omar alias Yahia Abou Khithma, a été abattu par les forces de sécurité dans la nuit de mercredi dernier au centre-ville de Boumerdès. Il a été éliminé non loin d'un restaurant de la cité Ali Leguia sur la RN24, à quelques dizaines de mètres du concessionnaire Toyota, vers 22h. Il était à pied et portait sur lui un pistolet automatique. Les éléments de la police l'ayant pris en chasse ne lui ont cependant laissé aucune occasion de s'échapper ni de faire usage de son arme. Même les rares commerçants encore en activité, à ce moment-là, n'ont pratiquement rien vu. «Nous avons juste entendu une rafale et lorsque nous sommes sortis, tout était déjà fini», témoigne un jeune homme. Le terroriste abattu était à la tête de la katibat El Feth depuis au moins 8 ans, selon une source sécuritaire. Cette «compagnie» infeste l'ouest de la wilaya de Boumerdès et s'étend jusqu'à l'est, voire au centre d'Alger. Né en 1977, il a pris le maquis au milieu des années 1990. Certains disent qu'il a été enrôlé en 1992, alors qu'il n'avait que 15 ans. Il a été condamné à la peine capitale, à perpétuité et à d'autres peines moins lourdes dans différentes affaires examinées par le tribunal criminel de Boumerdès depuis des années. C'est que les méfaits à l'actif de ce terroriste ne se comptaient pas. Il avait été cité dans des affaires d'enlèvement, d'assassinat ciblé, d'attentat à l'explosif, de dépôt de bombe dans des lieux publics et, à chaque fois, il devait répondre du chef d'accusation de «constitution de groupe terroriste armé». Il était donc l'ordonnateur de la quasi-totalité des attentats ayant eu lieu sur tout le territoire s'étendant de Boumerdès à Alger. On lui impute les attentats ayant ciblé le commissariat et la gendarmerie de Réghaïa, ceux ayant secoué le centre-ville de Boumerdès, mais surtout les attentats kamikazes perpétrés à Alger et qui se sont soldés par des dizaines de morts et de blessés. «Lorsqu'il n'était pas l'instigateur de ces attaques, il jouait un rôle capital dans leur exécution», nous confie une source sécuritaire. L'élimination de l'émir Bentitraoui, originaire de Bouira et établi à Corso, a fait suite à une série d'autres actions similaires des forces de sécurité qui exercent depuis plus d'une année une pression toute particulière sur les groupes sanguinaires activant dans la région. Anéantissement de seriat Abou Bakr Esssedik En effet, dans la seule région de Boumerdès, 9 terroristes ont été mis hors d'état de nuire depuis le début de l'année en cours. Le 12 janvier dernier, 5 terroristes de la katibat El Feth que dirigeait cet émir avaient été abattus dans la région de Keddara dans une embuscade menée par les forces combinées. C'était l'anéantissement de la sériat Abou Bakr Essedik. Surtout que parmi les terroristes éliminés figurait l'émir de la sériat de Boudouaou, Touhami Souhil. Douze jours plus tard, 2 autres de ses éléments seront éliminés à Corso après avoir été pris en chasse à partir d'Alger. L'un d'eux n'était autre que le prétendu artificier de la katibat El Feth, à savoir Zouk Kamel. A la fin de l'année 2007, on s'en souvient, il y avait eu la mise hors d'état de nuire de Abdelhamid Saâdaoui alias Yahia Abou El Haythem, Harek Zoheir dit Sofiane El Fassila (émir de la zone 2 de l'ex-GSPC) et la neutralisation de Bouderbala Fateh alias Abdelfateh Abou Bassir, chef de cette organisation terroriste à Alger. Mais entre temps, il y a eu les attentats suicide ayant ciblé le HCR, le Conseil constitutionnel, le Palais du gouvernement et un commissariat de police à Alger. Avec l'élimination de Bentitraoui et la reddition de Ali Ben Touati, le chef de la katibat El Ansar qui écume l'est de la wilaya de Boumerdès et une partie de Tizi Ouzou, ce sont les deux principaux «bataillons» de l'ex-GSPC qui viennent d'être décapités.