Le bonheur n'aura duré que le temps de la fête. Les habitants se débrouillent, chacun comme il peut, pour se procurer cet élément vital. Nous avons assisté à des scènes regrettables, lors de notre visite sur les lieux, qui nous renvoient à un passé que nous croyions révolu. Des queues interminables devant les puits et un ballet incessant de femmes, d'enfants et d'hommes allant vers ou revenant de ces points d'eau avec des jerricans à la main, sur les épaules ou dans des brouettes. «Nos mères et épouses continuent de se lever aux aurores, en cette période de froid glacial, pour être parmi les premières à faire la queue aux puits alentours. Les petits écoliers se ruent, dès la sortie des classes, aux sources d'eau. Quant à nous, des brouettes pleines de jerricans nous attendent en fin de journées de travail, souvent harassantes». Les habitants qui sont allés se plaindre à l'APC se sont vus répondre que l'alimentation a été «interrompue pour éviter une probable contamination du réseau, suite au déversement des eaux usées dans certains endroits proches du réseau d'alimentation en eau potable». Lesquelles fuites sont dues à des ruptures provoquées par des glissements de terrain. Et les eaux usées qui coulent actuellement à ciel ouvert sur la route desservant la cité menacent la santé des habitants. «Les habitants n'ont ni le temps, ni le plaisir de connaître qui a tort ou qui a raison. Ils exigent l'amélioration de leurs conditions de vie et le rétablissement de l'alimentation en eau potable», dit un père de famille. Par ailleurs, l'eau potable se fait très rare, voire même introuvable à Afir, localité située à l'extrême est de la wilaya de Boumerdès. La population locale rencontre d'énormes difficultés pour s'en approvisionner, non seulement en été mais aussi en hiver. Quelques villages de cette commune ne sont pas alimentés en ce précieux liquide, depuis plusieurs années. Parmi ceux-ci, on cite par exemple les villages Tissira, Tomjaj, Tadount, Ouled Belhizem, la région de Boumati et Ioualaïchène. Les autres villages à l'image de Lâazib, Zaouïa, Tala Arousse ne sont alimentés qu'une fois par mois. Cette situation contraint les habitants à se rabattre sur l'achat de citernes, pendant que d'autres optent pour le forage dans l'espoir de mettre fin définitivement à ce calvaire. Cette pénurie dont souffre cette localité rurale depuis des années est due principalement à «la présence d'un seul forage dans toute la région. Celui-ci est situé à Benithour. Il alimente 16 réservoirs et fournit presque 14 000 m3, repartis sur 24 villages. Ce forage est utilisé aussi pour l'irrigation de vignobles par certains fellahs qui ont effectué des branchements illicites à plusieurs endroits», a indiqué le premier adjoint de l'APC, Moh Saïd Amirouche. Notre interlocuteur précise que les autorités locales ont envisagé de trouver des solutions au problème et ont lancé plusieurs projets et des opérations de rénovation des réservoirs des villages du littoral. L'APC a ratifié aussi une convention avec l'ADE, qui a pour objet de définir les conditions de fourniture d'eau par cette dernière. Cette convention prévoit l'approvisionnement de cette commune à partir du village Azrou, avec l'installation d'un compteur au point du branchement. C'est la première étape, qui peut atténuer le manque d'eau dans les différents villages de la commune. Notre interlocuteur précise par ailleurs qu'une autre station sera mise en exploitation, après l'achèvement de la conduite longue de 3 km et qui est en cours de réalisation à Oued Oubay, avec une enveloppe budgétaire d'élevant à 25 millions de dinars. Cette dernière permettra, selon lui, de résoudre le problème d'eau potable que connaissent les villages du littoral. En outre, la pénurie d'eau perdure en cette période de pluies dans la commune de Chaâbet. Les villages les plus durement touchés sont Azzouza et Aït Saïd. Cette situation persiste depuis des mois. La cause : une pompe est tombée en panne. Les citoyens de ces deux villages s'approvisionnent dans les fontaines et autres sources. Une autre partie de la population achète carrément de l'eau transportée dans des conditions souvent très mauvaises et menaçantes pour la santé. «Nous recourons aux propriétaires de tracteurs qui font usage de leurs citernes, initialement destinés à des usages agricoles, pour nous approvisionner. Et cela nous coûte très cher», témoigne un villageois.