Après un long feuilleton de harcèlement judiciaire, notre confrère Nedjar Hadj Daoud, directeur de l'hebdomadaire El Waha, a été arrêté le 2 mars 2009 dans son bureau et mis en prison. Son journal a été suspendu en 2006 et lui-même a affronté plus de 25 poursuites judiciaires. A-t-il détourné des milliards de dinars ? A-t-il trahi son pays ou vendu des secrets d'Etat ? Non. Il est simplement journaliste et les poursuites judiciaires concernent des affaires de diffamation, érigée en véritable arme contre la profession – et le devoir – d'informer les citoyens. Des dizaines d'autres affaires de diffamation, telles des épées de Damoclès, pendent au-dessus des têtes des professionnels de la presse en une ultime menace. Ultime car les voies de l'intimidation passent par plusieurs ruses : pressions économiques, refus d'agrément de nouvelles publications, monopole sur les imprimeries, médias publics fermés à la diversité d'opinions et d'idées, etc. Même nos confrères des médias étrangers subissent les refus de visas et l'interdiction des accréditations sans raison valable. Mais ces scandaleuses pratiques n'ont été possibles que dans un environnement liberticide où l'ensemble de la société est empêchée de s'exprimer librement : syndicats autonomes malmenés par la justice, manifestations publiques interdites, non-respect des croyances, pressions sur les créateurs et acteurs de la culture, etc. L'étau se resserre et l'impunité se nourrit du silence. Alors nous, citoyens algériens, jaloux de nos libertés, de toutes les libertés, dénonçons avec force ces agissements d'un autre âge, réclamons la libération immédiate et sans condition de notre confrère Nedjar Hadj Daoud, exigeons la dépénalisation des délits de presse et l'annulation de l'ensemble des mesures et pratiques liberticides qui font honte à une Algérie qui a tant payé pour sa liberté et pour sa dignité. Les premiers signataires Omar Belhouchet (directeur du quotidien El Watan), Zine Cherfaoui (journaliste), Fayçal Métaoui (journaliste), Salima Tlemçani (journaliste), Mohand Aziri (journaliste), Adlène Meddi (journaliste), Azzeddine Hammou (journaliste), Omar Kharroum (journaliste), Mohamed-Tahar Messaoudi (journaliste), Yazid Ouahib (journaliste), Kamal Amarni (secrétaire général du SNJ), Ali Benyahia (journaliste), Madjid Makedhi (journaliste), Mustapha Benfodil (journaliste), Saïd Rabia (journaliste), Zino (caricaturiste), Mourad Hachid (journaliste), Bouaricha Nadjia (journaliste), Mokrane Aït Ouarabi (journaliste), Kamel Benelkadi (journaliste), Kamel Rejdal (journaliste), Ahmed Ancer (journaliste), Zaïbita Mohamed (journaliste), K. Smaïl (journaliste), Hassan Moali (journaliste), Zineb A. Maïche (journaliste), Fatima Bendriss (documentaliste), Fouad Boughanem (directeur du quotidien Le Soir d'Algérie), Badreddine Manaa (journaliste), Nacer Belhadjoudja (directeur de la rédaction au Soir d'Algérie), Le Hic (caricaturiste au Soir d'Algérie), Rosa Mansouri (journaliste), Abder Bettache (journaliste), Wassila Zegtitouche (journaliste), Samir Sid (reporter photographe), Nadir Benseba (coordinateur du bureau de la FIJ à Alger), Abderazak Merad (journaliste), Lies Sahar (journaliste), Omar Berbiche (journaliste), Nassera Merah (militante féministe), Zahia M. Gonon (Paris), Saïd Bouhari (fondateur du groupe Canada-Mzab), Ahmed Blidia (économiste, Grenoble), Rachid Bekhechi, Farid Alilat (journaliste), Kouidri Saâdeddine, Kamel Zaït (journaliste), Hassan Ouali (journaliste), Hocine Lamriben (journaliste), Mohamed Madjour (expert), Benmesbah Azedine (médecin, France), Nabila Amir (journaliste), Ali Titouche (journaliste), Arezki Mokrani (enseignant-chercheur), Ahcène Belkacemi (conseiller en entreprises). Malika Taghlit (photographe). – Envoyez vos signatures à [email protected] * La pétition a été lancée, hier, avant l'annonce de la libération du directeur de l'hebdomadaire El Waha, Nedjar Hadj Daoud