En général, les esprits étaient sereins en dépit des perturbations enregistrées durant l'année en raison des mouvements de grève observés par les enseignants. Poursuivre des études universitaires, tel est le rêve de tous les lycéens. Candidate au baccalauréat dans la filière sciences, Nawel estime que le sujet d'hier était abordable. «Je dirais même que c'était facile. On nous a offert deux sujets au choix correspondant aux programmes que nous avons étudiés. Celui qui s'est bien préparé pouvait facilement l'aborder», atteste la jeune fille rencontrée devant un lycée de Kouba. Même si la tendance était à la satisfaction, stress et appréhension illustraient l'état d'esprit des élèves qui passent depuis hier, les épreuves du Bac. Aussi, les candidats ne cachent pas cette folle envie de décrocher ce fameux sésame aux études universitaires. «J'ambitionne d'entamer des études en médecine», dira Fouad, candidat inscrit aussi dans la filière sciences. Assis à même le sol, des feuilles entre les mains, il revoit avec ses camarades la deuxième matière programmée pour l'après-midi. Au lycée Aïcha de Hussein Dey, les esprits étaient plutôt sereins. Les sujets étaient accessibles pour beaucoup. «Le sujet fait partie du programme enseigné», expliquent-ils. «Pour cette matinée, j'estime avoir bien travaillé», dira Walid, candidat dans la filière sciences humaines qui ajoutera qu'«apparemment, le ministère a tenu parole en ne programmant que les cours dispensés durant l'année». «Les sujets ne portent que sur les programmes exécutés jusqu'au 25 mai dans tous les lycées du pays conformément à l'engagement pris par le ministère», a affirmé le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, au niveau du lycée Frantz-Fanon de Bab El Oued, dans la wilaya d'Alger, où il a donné le coup d'envoi officiel des épreuves du baccalauréat. En visitant des classes d'examen, le ministre a indiqué que les épreuves se déroulent dans de bonnes conditions dans la wilaya, à l'instar des autres wilayas du pays. «Globalement, le sujet était à la portée de tout le monde», commente Yacine, rencontré au lycée El Idrissi d'Alger. En général, la tendance était à la satisfaction. Les esprits étaient plutôt sereins en dépit des perturbations enregistrées durant l'année en raison des mouvements de grève observés par les enseignants. «J'appréhende plus la correction que l'examen, surtout avec les rumeurs qui courent actuellement laissant croire que les enseignants auraient l'intention de boycotter les corrections et qu'ils pourraient être remplacés par des suppléants» souligne un candidat. Pour les candidats de la filière sciences de la nature et de la vie, l'épreuve de langue arabe était accessible à tout le monde. Il semble que cette première journée n'a pas été très stressante pour les candidats de cette filière car elle comporte les épreuves des matières secondaires. «Le stress et la pression se ressentent plus les jours des matières essentielles», estime Djamel. Cependant, il faut reconnaître que beaucoup de candidats ont l'esprit ailleurs: le Mondial. Un événement qui a conquis plusieurs candidats, filles comme garçons, et les a complètement détournés des révisions. Rencontrés la veille dans un cybercafé, Abderrahmane était en train de suivre sur Internet la rencontre Algérie-EUA et ce, à seulement une quinzaine d'heures des premières épreuves. Bariolé et vêtu aux couleurs désormais très connues d'El Khadra, il se concentre intensément sur le jeu. «Pour rien au monde je ne raterai les matchs de l'Equipe nationale. Pour ce qui est du Bac, je suis encore jeune, je n'ai que 18 ans, et il ne sera jamais trop tard pour le repasser l'année prochaine», racontait-il, un tantinet insouciant. Le cas de ce jeune inconditionnel des capés de Saâdane n'est pas unique. Rencontré hier après la première épreuve, Mounir révèle qu'«il est pressé d'en finir avec les examens pour préparer avec les camarades du quartier la meilleure façon de supporter les Verts». Pour cette année, 498.166 lycéens, dont 146.761 candidats libres, concourent à l'éxamen du Baccalauréat.