C'est à un véritable parcours du combattant que sont confrontés les usagers des transports en commun devant se rendre dans les localités de Didouche Mourad, Hamma Bouziane ou Zighoud Youcef. Exception faite de la ligne intermédiaire Constantine-Bekira, desservie depuis quelques mois par les bus de l'ETC, qui a connu, de l'aveu des usagers, une amélioration notable. La desserte des autres lignes, assurée par des transporteurs privés, connaît d'importantes perturbations en particulier à partir de la station de Bab El Kantara. Trois facteurs, qui sont en fin de compte liés, s'avèrent à l'origine de cette situation : le grand flux des usagers, le déficit en véhicules de transport et la désorganisation. Le renforcement de la desserte par des bus de grand gabarit n'a pas eu l'effet escompté. L'injection sur la ligne Bab El Kantara-Didouche Mourad de 3 bus d'une capacité de 100 places, l'année passée, s'est révélée, à titre d'exemple, être une demi-mesure. En effet, le transport sur cette ligne est un problème complexe qui ne peut être réglé par un simple renfort en bus. Pour les usagers, qui se bousculent chaque jour devant les arrêts, monter dans le bus est devenu une véritable épreuve de force. Ceux-ci arrivent déjà pleins à craquer, et ce tout au long de la journée. Le plus souvent, ils quittent le terminus de Bab El Kantara bondés, ignorant les autres arrêts. La situation est devenue ainsi insupportable, aussi bien pour les usagers de la ligne sub-urbaine Bekira-Hamma Bouziane que pour ceux de la ligne Bab El Kantara-Zighoud Youcef tant le déficit en bus est criard. Car, en effet, sur les 50 bus qui desservaient en 2005, à partir de la station de Bab El Kantara, les communes de Hamma Bouziane et Zighoud Youcef, seulement une vingtaine sont opérationnels. Plus de la moitié donc des transporteurs agréés ont déserté ces lignes à cause notamment de l'emplacement jugé inadéquat de la station de Bab El Kantara; les candidats au départ sont nombreux, selon certains transporteurs. Conséquence, les usagers habitant la commune de Zighoud Youcef se rabattent sur les bus desservant Didouche Mourad ce qui a entraîné un déséquilibre entre l'offre et la demande. A telle enseigne que Didouche Mourad est devenue une «escale» pour les usagers en provenance de Constantine et à destination de Zighoud Youcef, qui y débarquent pour prendre les microbus ou les taxis collectifs. Par ailleurs, il y a eu, absence de contrôle aidant, un relâchement visible de la part des transporteurs quant à l'entretien de ces engins desservant ces lignes, lesquels sont pour la plupart dans un état lamentable. L'on se demande d'ailleurs, pour notre part, par quel miracle les propriétaires de ces épaves ont pu obtenir l'agrément de la direction des transports, qui les a autorisés à exercer cette activité alors que celle-ci est soumise à un cahier des charges des plus stricts, notamment en ce qui concerne les dispositions relatives au contrôle technique de ces véhicules.