«Le président Béchir et son gouvernement sont responsables et doivent être considérés comme tels de chacune des morts dues à leurs actes inhumains et calculés», a souligné Susan Rice devant le Conseil de sécurité de l'ONU au cours d'une réunion sur la crise humanitaire dans cette région occidentale du Soudan en proie à un conflit qui a fait 300 000 morts selon l'ONU et 10 000 selon Khartoum. «Le gouvernement du Soudan a créé cette crise. Il doit faire en sorte d'y mettre un terme», a-t-elle ajouté. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, avait déclaré, mardi dernier, que le président Béchir serait tenu pour «responsable de chaque mort» dans les camps du Darfour. «La vraie question est de savoir comment on peut faire pression sur le président Béchir et le gouvernement soudanais pour qu'ils comprennent qu'ils seront tenus pour responsables de chaque mort qui se produira dans ces camps», avait-elle déclaré. La Cour pénale internationale (CPI) a émis le 4 mars un mandat d'arrêt contre le président soudanais pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. Le Soudan a aussitôt réagi en expulsant 13 des plus importantes ONG internationales actives au Darfour, dont la britannique Oxfam, l'américaine Care et les sections française et néerlandaise de Médecins sans frontières (MSF). Les ONG au Darfour distribuent des denrées alimentaires, fournissent des soins et encadrent l'accès à l'eau potable pour 2,7 millions de déplacés et des dizaines de milliers d'autres personnes affectées par les combats.