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Enseignement à distance, web consultation et dulcinée.com
Publié dans El Watan le 19 - 04 - 2009

C'est un domaine dans lequel tous les Algériens se sont engouffrés, car les nouvelles technologies de l'information et de la technologie, NTIC, puisque c'est d'elles qu'il s'agit, ont forcé la porte de tous nos foyers, remplaçant nos vieilles télés cathodiques par des écrans plasma, notre téléphone à cadran par des portables tactiles, les longues et coûteuses communications téléphoniques vers nos proches à l'étranger par le skype, les galanteries langoureuses et demandes en mariage par des «chats» plus directs, les conférences et cours avec un écran noir en bois noir par le data show… Et la liste est loin d'être exhaustive.
Des jeunes accros du net
Badro, 32 ans, n'est pas ce qu'on appelle un adepte de l'internet. D'un niveau d'instruction tout juste moyen, les micros et autres téléphones high tech ne sont pas vraiment son dada. «C'est tout juste si j'arrive à décrocher mon portable», nous dit-il. Néanmoins, c'est au détour d'un «chat» improvisé qu'il fera connaissance avec sa dulcinée, Françoise pour ne pas la nommer, qui habite dans le Jura, en France. Il racontera, à ce propos : «J'étais en train de consulter mon compte CCP quand je me suis retrouvé par hasard en train de chater avec une inconnue. Une âme en peine comme moi, chômage et malvie comme toile de fond. Peu à peu, on n'arrivait plus à se séparer, à tel point que j'ai cassé ma tirelire pour partir dans le Jura. Là, je pense avoir trouvé l'âme sœur, et on a décidé d'un commun accord de sceller nos destins.» Badro, à défaut d'une autre tirelire, s'est dégoté un emploi d'intérimaire dans une entreprise de construction à Constantine, en attendant de «faire établir ses papiers», acheter un billet d'avion, en aller simple, pour s'envoler vers sa bien-aimée. Rachid et Mehdi, de leur côté, sont ce qu'on appelle des «accros» aux nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Le premier est employé dans la navigation aérienne et le second dans le transport ferroviaire. Les bosses apparentes aux poches de leurs habits ne trompent personne sur ce qu'ils ne cachent pas. Trois téléphones portables chacun, avec une puce de chaque opérateur téléphonique, expliquant : «Nous utilisons Nedjma pour sa promotion free qui nous permet de discuter avec lahbab (il faut comprendre les copines, ndlr) qui ont la même puce ; avec Mobilis nous avons chacun quatre numéros gratuits en illimité, et la puce Djezzy, avec son illimité aussi, mais après la 5e minute, nous permet de faire le tour et de ne rater personne. La nuit, c'est autour du skype. Des discussions à n'en plus finir dans tous les coins de la planète. On a même parlé à des filles de la Nouvelle-Guinée sans que l'on sache où se trouve ce bled.» C'est dire que la jeunesse, après «l'explosion» de la téléphonie et de l'internet, a adopté un autre mode de langage, le SMS, un autre comportement en accord avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication.
Les secrets des NTIC assimilés pas les potaches
Il reste que malgré l'engouement des jeunes et des moins jeunes, la machine de l'Etat ne suit pas du tout. Le Réseau intranet gouvernemental (RIG), tant vanté par l'administration devant connecter toutes les institutions publiques entre elles pour un gain appréciable en temps et en efficacité, «est toujours en voie de concrétisation». Il nous semble que vu les lenteurs constatées dans la promotion des NTIC, il est clair qu'il n'y aura qu'une décision politique décrétée par le président de la République pour secouer un peu le cocotier, car il est clair que tout ce qui a été tenté ces dernières années n'a pas été d'une grande efficacité et le résultat optimal qu'on escomptait est loin d'avoir été atteint. Témoin, l'opération Ousratic, 1 PC par foyer, qui en dépit des espoirs qu'elle avait suscités en son temps, a fini par aboutir à un vrai flop. L'internet, malgré la «démocratisation» de son prix, 590 DA pour un débit minable de 128 mégas, transforme «l'autoroute de l'information» en un vulgaire chemin de campagne.
Comparativement à nos voisins du Maghreb, la pénétration des micro-ordinateurs dans nos foyers, ainsi que l'utilisation qu'on en fait, en plus de l'abonnement à internet, est la plus faible. En Tunisie, par exemple, c'est le président de la République lui-même qui suit de près l'évolution des NTIC dans son pays, à tel point qu'il est difficile de trouver un cybercafé dans une ville tunisienne vu que les administrations et les particuliers en sont pratiquement tous pourvus. En Algérie, en l'absence de statistiques exhaustives, il est recensé un peu plus de 4 millions entre usagers et abonnés à la toile. Malheureusement, malgré la multitude de logos qui fleurissent chaque jour sur les pages des tabloïds, il est clair que Djaweb, Fawri, Anis, ou Assilabox ne sont que les «enfants» d'une même administration, proposant la même marchandise dans des emballages différents. Donc, il reste que plus de 30 millions d'Algériens ne sont pas confrontés aux fils de la toile et restent, de ce fait, très loin des «autoroutes de l'information» que les différents ministres des Communications promettent depuis une décennie.
Néanmoins, beaucoup d'efforts sont en train d'être consentis, notamment au sein de l'université. Il a été relevé, en outre, un apprentissage à distance, «la médecine et l'université virtuelle», à l'université de Constantine, qui permet à nos médecins d'être en perpétuelle phase de recyclage grâce aux cours par le Net, enseignement à distance, EAD, ou aux conférences on line. Les NTIC, qui doivent être au service du médecin, le seront dès la phase d'apprentissage, car «un film projeté à partir d'une ville lointaine permettra à un étudiant de mieux voir la préparation d'une lamelle qu'un cours magistral où il ne verra rien à cause d'un encombrement de l'amphithéâtre», soulignera le docteur Boussafsaf lors du 10e anniversaire de l'Ordre des médecins. Même constat chez le professeur Chaulet de la faculté d'Alger : «Le médecin et le patient sont tous deux aujourd'hui adeptes de l'internet, outil indispensable pour coller à toutes les nouveautés de la médecine, malgré les différences d'organisations sanitaires. L'enseignement à distance sera un outil révolutionnaire qui va libérer l'étudiant et l'enseignant pour le travail de recherche.»
Le professeur Boussouf, du service de chirurgie pédiatrique à l'EHS de Constantine, n'est pas en reste : «Le télécinéma va se faire à notre niveau très prochainement. En attendant, on s'accroche à internet pour avoir l'info médicale qui nous concerne en temps réel, dans des sites de conférences où des cours de système de relation direct. Nous espérons que le doyen de la faculté de médecine nous donnera prochainement une clé qui nous permettra d'accéder à des bibliothèques internationales.» Le phénomène des NTIC, même s'il est assez récent en Algérie, n'a pas pris pour autant des lustres pour s'imposer comme mode ludique d'abord, de recherche ensuite et, plus récemment, de communications. Nos petites têtes brunes, pour leur part, ont aussi vite assimilé les secrets de l'informatique et de la navigation sur le Net, reléguant leurs géniteurs aux abysses des archives jaunies sentant le moisi.
Si la maîtrise de l'informatique a induit des têtes bien pleines, des dérapages ont malheureusement conduit à des dérives dans l'enseignement dont les retombées commencent déjà à se manifester. La tendance se déclare au niveau des trois paliers de l'enseignement où des exposés sont demandés aux élèves sans aucune étude préalable ou constat du niveau d'assimilation ou de recherche des apprenants. Et plus les exposés prennent de l'épaisseur, plus les élèves se transforment en machines à copier-coller des textes sans aucun discernement de sites sur internet. Un «effort» qui ne demande qu'une poignée de minutes, alors qu'un exposé travaillé correctement demandera plusieurs jours. Les vents de développement qui accompagnent actuellement les NTIC, à condition de permettre des efforts de recherche et de création, devraient à terme familiariser le commun des Algériens avec les technologies nouvelles. Ce n'est pas un souhait, mais une obligation si l'on veut rattraper le train de l'évolution.


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