Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l'homme de plus de 50 ans après le poumon et représente la deuxième cause de mortalité par cancer. Chaque année, 1500 personnes en sont touchées, a estimé le professeur Anissa Bouhadef, chef de service anatomie pathologie à l'Institut Pasteur d'Alger. « Les projections effectuées pour l'Algérie et le Maroc estiment la survenue de 1500 nouveaux cas par an dans chaque pays », a indiqué la spécialiste lors de son intervention à la 6e édition des Journées de la société maghrébine de pathologie organisée par la société algérienne de pathologie la semaine dernière à Alger. Si en Amérique, 70% des cas sont observés à partir de 80 ans, les Africains seraient plus exposés déjà à 50 ans, a dit le professeur devant une assistance composée de spécialistes algériens, marocains et tunisiens. Le taux de survie de 5 ans est élevé dans les pays développés (91% aux USA et 74 en France), alors qu'il chute à 21% en Algérie au même titre que le Brésil et l'Europe de l'Est, a-t-elle regretté. Elle tire la sonnette d'alarme sur cette pathologie qui risque de se voir de plus en plus importante en Algérie en précisant que l'alimentation riche en graisse et l'alcool est entre autres, le facteur de risque. Bouhadef a appelé à renforcer les centres de radiothérapie en Algérie pour la prise en charge des cas cancéreux. Pour le Pr Asselah, chef de service d'anatomie et cytologie pathologique au CHU Mustapha, il est urgent de mettre en place une stratégie de dépistage afin de réduire la mortalité, comme elle recommande la mise en place d'une stratégie globale pour lutter contre le cancer du col de l'utérus. L'éducation doit occuper une place importante ainsi que le dépistage cytologique et la vaccination. Le Dr Terkmani du même service a tenu à préciser que le nombre de cas est en nette augmentation et la prévention par la vaccination ainsi que les frottis sont aujourd'hui indispensables surtout que 50% des cas détectés décèdent avant les 5 années. Pour le Pr Belarbi, chef d'unité os et tissus mous au sein du service, le pathologiste a besoin de moyens matériels performants pour une meilleure prise en charge des malades et il joue un rôle important dans le diagnostic pour décider de la thérapeutique à prescrire. De nouvelles données sont aujourd'hui à prendre en considération notamment en biologie moléculaire et génétique surtout dans les thérapies géniques. Le cancer de la prostate, a-t-il estimé nécessite un dépistage précoce car on peut guérir de ce cancer. Pour ce faire, le Pr Belarbi considère qu'il est important de doter les centres hospitaliers de moyens indispensables au diagnostic tels qu'un endo recto échographe nécessaire pour la biopsie de la prostate qui ne se fait actuellement que dans les structures privées.