Plusieurs maladies constituent aujourd'hui en Algérie un véritable problème de santé publique. La situation est de plus en plus préoccupante dans certains cas de pathologies. Les cancers figurent parmi les premières causes de décès et augmentent d'une manière inquiétante. Le Fascicule de la santé, une revue médicale trimestrielle dirigée par Dr Laouar destinée particulièrement aux professionnels de la santé, a consacré son premier numéro de cette année au cancer en Algérie où on dénombre 30 000 nouveaux cas en 2003, avec une incidence annuelle de 100 pour 100 000 habitants. Le premier cancer dont souffre la femme est celui du sein, suivi du cancer du col utérin et enfin les cancers digestifs. Chez l'homme, les cancers des poumons et de la vessie sont au premier rang. Dans son éditorial, le Pr Bouzid, chef de service d'oncologie médicale au Centre Pierre et Marie Curie, a souligné que la mortalité par le cancer est estimée à 30% à 1 an, 50% à 2 ans et 80% à 5 ans. Le cancer du sein est, selon lui, le premier cancer en Algérie et la première cause de mortalité. Son incidence est, ajoute-t-il, en augmentation continue. « C'est ainsi qu'en 2002, en Algérie, on peut estimer à 7000 le nombre de nouveaux cas de cancer du sein », a-t-il signalé. Si le cancer du sein est la première cause de mortalité chez la femme, le cancer bronchique est la première cause de décès par cancer chez l'homme. Il est en incidence croissante et la plupart de ces tumeurs sont liées au tabagisme. Classé au cinquième rang, le cancer de la prostate est le premier cancer chez l'homme après 50 ans et il est le troisième en ce qui concerne la mortalité. Le Fascicule de la santé s'est également intéressé dans son deuxième numéro à la pneumologie, la chirurgie thoracique, les rhinites allergiques. Un dossier sur les bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO) présenté par une équipe d'éminents professeurs montre l'ampleur de toutes ces maladies. Ces maladies qui sont les conséquences directes du tabagisme pourraient atteindre 205 000 cas d'ici 2010. « Simplement parce que c'est un problème de santé publique, d'autant plus préoccupant que sa prévalence augmente de manière alarmante, tant en termes de morbidité que de mortalité puisqu'elles passent du cinquième au troisième rang des maladies les plus mortelles dans le monde », écrit Pr Nafti, chef de service à la clinique des maladies respiratoires à Mustapha.