Un programme riche est varié a été concocté pour l'occasion : des expositions-ventes, des conférences-débats, un gala de boxe, des projections de films-documentaires… etc. Cette manifestation a permis de cerner beaucoup de problèmes, dans lesquels se débat l'oléiculture dans la daïra de Tazmalt. Avec une oliveraie de 14 578 ha, soit 28,92% du verger oléicole de la wilaya de Béjaïa, l'huile d'olive à Tazmalt peine à se faire une place au soleil. Les professionnels estiment que le problème de fond réside dans la non organisation des oléiculteurs en groupement ou en coopérative à même d'exporter l'huile d'olive de la région, que l'on qualifie de très bio. Il y a du chemin à faire, estime-t-on, pour amarrer notre oléiculture aux normes internationales et pour pouvoir parler d'exportation. Et pour cela, il faudra des moyens et le concours de l'Etat, comme s'accordent à le faire remarquer les agriculteurs et les autorités locales. Pour le maire de Tazmalt, Amara Bouzid, «l'Etat n'a pas crée des coopératives dans la région afin que les huileries commercialisent leur produit oléicole. Elles ont du mal à l'écouler». «Notre place est sur le marché international» nous déclare, pour sa part, le président de l'association organisatrice, Moncef Hamimi, qui dit avoir exporté «vers la France, entre 2000 et 3000 litres d'huile d'olive, répondant aux normes internationales». Le constat est affligeant pour l'oléiculture dans la commune de Tazmalt qui a fait des bonds en arrière, et c'est pour tenter de redresser un peu la barre que les agriculteurs de la région s'organisent. Durant la période coloniale, beaucoup d'oléiculteurs ont exporté vers la France notamment, et ont reçu des médailles dans les différents concours organisés. «Depuis la nationalisation, en 1963, de l'exportation de l'huile d'olive, nous avons perdu notre marché extérieur» dit Rachid Oulebsir, auteur et ancien journaliste, dans une conférence, tenue en marge de cette Fête de l'agriculteur et qui a eu pour thème «Situation de l'olivier et de l'huile d'olive en Algerie». Le conférencier a déploré «la perte du savoir-faire ancestral concernant l'oléiculture». L'auteur de «l'olivier de Kabylie, entre mythe et réalité» a affirmé que «nos fellahs sont capables de produire une huile extra-vierge» en citant l'exemple de l'huilerie Belbachir qui a produit une huile extra-vierge à 0,1% d'acidité. La bonne qualité de l'huile d'olive requiert un certain nombre de conditions que les producteurs doivent respecter scrupuleusement. Les pratiques actuelles, qui tendent à laisser moisir les olives des semaines avant de les presser, augmentent, selon des conférenciers, l'acidité de l'huile d'olive, ce qui se répercute négativement sur sa qualité. «Le mieux est de presser la récolte 48 heures après, et de stocker l'huile dans des récipients en inox, pour diminuer son acidité» affirment-ils.