Une peine de 20 années de réclusion a été requise hier par le représentant du ministère public à l'encontre de A.M., qui comparaissait devant le tribunal criminel pour le meurtre de son époux. L'avocat général a mis en évidence les indices prouvant la culpabilité de l'accusée et ses déclarations contradictoires formulées lors des différentes étapes de l'enquête judiciaire. La mise en cause a clamé son innocence en déclarant : « Mon époux s'est suicidé. Il a déjà tenté de mettre fin à ses jours en 1984 et je l'ai sauvé in extremis ». Les témoins qui se sont relayés à la barre, les trois filles et les deux garçons de cette famille aisée, connue sur la place d'Oran, ont ressassé les mêmes déclarations notifiées dans l'acte d'accusation. La genèse de cette affaire remonte au 31 août 2004 et a eu pour cadre la maison familiale sise dans le quartier de Maraval. Selon le rapport de l'expertise médicale, la victime a succombé à deux décharges de chevrotine tirées à bout portant par un fusil semi-automatique ayant ciblé la tête et le thorax. Dans un premier temps, l'hypothèse du suicide a été retenue par les policiers avant que de nouveaux indices ne viennent chambouler l'enquête. L'avocat de la partie civile a insisté sur les contradictions de l'accusée et sur le mobile du crime. « 300 millions de centimes ont disparu du coffre de la victime, ils n'ont pas pu s'évaporer », a-t-il fait remarquer. La défense a plaidé non coupable et a demandé l'acquittement de sa mandante.