Informé par le COA des turbulences qui secouent l'instance nationale, depuis le début du renouvellement des instances et structures sportives et qui a débouché sur le retrait définitif du désormais ex-président du COA, Mustapha Berraf, de la course à sa propre succession ainsi que du mouvement sportif national, le CIO par l'entremise de son premier responsable n'a pas tardé à réagir. En date du 1er mai, le CIO a transmis deux correspondances, la première à Toufik Chaouche Teyara, 1er vice-président du COA et président par intérim du COA, où il souligne : «Au vu de la situation qui prévaut actuellement au sein de votre Comité national olympique (CNO), nous vous demandons de continuer d'agir strictement dans le cadre des statuts de votre CNO, (dûment approuvés par le CIO) et dans le respect de la charte olympique». Ce passage est une prise de position ferme du CIO en faveur de l'option choisie par le COA après le retrait de Mustapha Berraf, et en même temps, un désavœu des démarches entreprises contre cette initiative que le CIO juge légales. La lettre du CIO indique : «Nous souhaitons vivement que toutes les parties concernées agissent strictement dans le cadre des statuts de votre CNO et de la Charte olympique et qu'aucune ingérence externe ne perturbe le fonctionnement de votre CNO et la préparation normale de votre prochaine assemblée générale… Afin que vos prochaines élections se déroulent dans les meilleures conditions, nous vous encourageons fortement à faire en sorte que toutes les parties concernées soient représentées dans la préparation de ce processus, y compris Mustapha Larfaoui en sa qualité de membre du CIO.» Cette lettre adressée à Toufik Chaouche Teyara est signée par Pere Miro, directeur des relations avec les CNO. La deuxième correspondance parvenue de Lausanne, le 1er mai, signée par le président du CIO est destinée au ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar. Après un bref rappel de la dernière visite en Algérie de Lassana Palenfo et les entretiens que ce dernier a eus avec le ministre Hachemi Djiar, le 18 mars, Jacques Rogge écrit : «Je souhaiterais également saisir cette occasion pour souligner l'importance que nous attachons à la notion d'autonomie du mouvement olympique, telle que nous l'entendons dans l'esprit de la Charte olympique». Dans la missive, l'accent est mis sur «le développement du sport passé par la collaboration avec les autorités gouvernementales qui jouent un rôle fondamental à cet égard. C'est la raison pour laquelle le mouvement olympique souhaite et encourage une collaboration harmonieuse avec les organes gouvernementaux compétents afin de développer des relations de bonne intelligence et des actions complémentaires en faveur du sport et des athlètes. Cependant, cette collaboration doit se faire dans le respect absolu et mutuel de l'autonomie de ces structures et dans le respect de leurs compétences, de leurs prérogatives et de leurs attributions respectives». Dans la seconde partie de sa lettre, Jacques Rogge aborde la question du décret exécutif 05-405 et décrète : «Devra être abrogé ou révisé de sorte que ce principe d'autonomie soit en tout point respecté (comme les autorités algériennes s'y étaient engagées lors de ma dernière visite en Algérie), avant le 31 décembre 2009 au plus tard». Ainsi, le CIO fixe une date butoir au MJS pour l'abrogation du décret 05-405 en précisant : «Si cela est nécessaire, nous nous tenons à votre entière disposition pour vous y aider en coordination étroite avec l'association des Fédérations internationales des sports olympiques d'été, (ASOIF) et les Fédérations sportives internationales concernées». Un peu plus loin dans sa lettre, le président du CIO rappelle : «L'ensemble des dispositions relatives au fonctionnement interne d'une fédération sportive, à son organisation, à la composition de ses organes, aux conditions et modalités d'élections et relèvent normalement de la compétence propre de ces structures et devraient être fixées non pas par décret mais dans les statuts de chacune des fédérations nationales par décision souveraine de leurs assemblées générales et dans le respect des règlements de chacune des fédérations sportives internationales concernées». Concernant les prochaines élections, le CIO annonce : «Nous allons instruire le COA de sorte que ses prochaines élections se tiennent conformément aux statuts du COA (approuvés par le CIO) et à la charte olympique, textes que le COA a scrupuleusement respectés jusqu'à présent et qu'aucune ingérence externe ne perturbe ce processus qui relève de la compétence exclusive du COA… Nous avons déjà demandé au COA de veiller à ce que l'ensemble général électif du COA soit bien composé des représentants légitimes des fédérations nationales qui seront, à la date de l'assemblée générale élective du COA, dûment reconnus par les fédérations internationales respectives auxquelles elles sont affiliées». Par ce dernier passage, le président du CIO fait allusion aux deux fédérations non encore reconnues par leur fédérations internationales respectives, à savoir celle du cyclisme et du judo. Quelle position vont adopter le MJS et les fédérations qui ont signé la déclaration à travers laquelle ils signifient ne plus reconnaître l'instance qui gère les affaires du COA en attendant l'élection du nouveau président et du comité exécutif. En s'adressant à Toufik Chaouche Teyara, président par intérim, le COA le reconnaît comme interlocuteur légitime avant la prochaine échéance électorale. Affaire à suivre.