Le départ du président sortant du Comité olympique algérien, Mustapha Berraf et le report des élections ne semblent pas pour autant satisfaire complètement les 38 présidents des fédérations sportives qui constituent la majorité de la composante de l'assemblée générale du comité olympique. En effet, ces derniers exigent désormais la convocation d'une assemblée générale extraordinaire pour mettre en place une commission issue de l'AG pour l'organisation des prochaines élections et la mise sur pied d'une nouvelle commission de candidatures pour recueillir les éventuels postulants à la tête du COA et au comité exécutif. En d'autres termes, les présidents des fédérations majoritaires veulent une remise du compteur à zéro en ce qui concerne le processus de l'organisation du scrutin afin d'assainir une bonne fois pour toutes le COA et permettre à la prochaine direction une légitimité sans équivoque de la base. Cette démarche dénie de facto le droit à Toufik Chaouche Teyara, 1er vice-président du COA, d'organiser le scrutin et lui préfère donc une commission indépendante. Faisant partie de l'ancien bureau, la neutralité de Chaouche Teyara est visiblement remise en cause par la base. Or, ce dernier, fort du soutien du Comité olympique international, ne veut pas lâcher prise. En effet, dans la dernière lettre du CIO, adressée à Chaouche Teyara, dont Liberté détient une copie, il lui est demandé “de continuer d'agir strictement dans le cadre des statuts de votre CNO ( dûment approuvé par le CIO) et dans le respect de la charte olympique”. Pour le CIO, Toufik Chaouche Teyara est donc le seul interlocuteur comme cela a été du reste également bien expliqué dans la lettre envoyée par le CIO à Hachemi Djiar, ministre de la Jeunesse et des Sports. Mais en fait, le CIO est-il au courant que 38 fédérations ont retiré leur confiance à l'ancien bureau directeur dont Toufik Chaouche Teyara fait partie ? L'un des présidents des fédérations sportives en doute fort. “Je pense pas que le CIO n'est pas au courant vraiment de cette donne essentielle. Il ne faut pas oublier que le CIO n'a fait que répondre à une requête envoyée par le COA et signée visiblement par Toufik Chaouche Teyara puisque quand vous lisez bien la réponse du CIO, il est bien écrit que nous avons bien reçu votre courrier adressé au président du CIO en date du 29 avril et nous vous en remercions. À partir de là, il faudra bien expliquer la situation réelle au CIO et ne pas laisser le champ libre à la manipulation”, nous confiera notre interlocuteur. Et d'ajouter : “Je pense d'ailleurs que le MJS a répondu à la lettre du CIO dans laquelle il explique la situation actuelle. Nous avons donc bon espoir que la situation évolue rapidement dans le bon sens afin que le CIO retrouve rapidement sa légitimité. Notre interlocuteur dénie d'ailleurs le droit également à Toufik Chaouche Teyara d'assurer l'intérim au sein du COA dans la mesure où nous ne sommes pas devant un cas de vacance du poste de président durant son mandat mais à sa fin. M Berraf s'est retiré à un moment où les élections allaient avoir lieu. Donc, il appartient au secrétaire général aidé par une commission issue de l'AG à laquelle il faut ajouter Mustapha Larfaoui, en sa qualité de membres du CIO comme exigé d'ailleurs par le CIO dans la lettre adressée à Teyara, d'assurer l'organisation des prochaines élections et la gestion des affaires courantes du COA. Afin que vos prochaines élections se déroulent dans les meilleures conditions, nous vous encourageons fortement à faire en sorte que toutes les parties concernées soient représentées dans la préparation de ce processus y compris Mustapha Larfaoui en sa qualité de membre du CIO”, lit- on justement dans la lettre du Comité olympique international. C'est dire que même avec le retrait de Berraf, la crise est toujours là et de plus internationalisée ! SAMIR LAMARI