Le film Caché du cinéaste autrichien Michael Haneke a été projeté, mercredi dernier, à la salle de spectacles du Centre culturel français d'Alger. Daniel Auteuil et Juliette Binoche s'y donnent la réplique. Ils interprètent les rôles de ce couple d'intellectuels parisiens dont la vie n'est jamais tourmentée. Le long métrage de Haneke, un cinéaste qui « refuse de faire de la violence un spectacle », revient sur l'histoire d'une famille dont la vie s'est mêlée avec celle, plus chaotique, de l'Algérie et de l'ancienne métropole, à l'occasion de la guerre de libération. Les rancunes passées restent toujours là malgré les ans. Une vedette de télévision découvre qu'elle est filmée par une personne qui lui envoie des cassettes sans s'identifier. L'homme paisible prend peur et découvre avec le temps que la personne qui le « piste » n'est autre que l'homme qu'il a connu, enfant, dans la ferme de ses parents. Ce ne fut guère facile aux présents de comprendre le sens de caché. Plusieurs interprétations furent à l'occasion possibles. Ressemblant par moments à un thriller, Caché laisse sans explication plusieurs parties du film : ainsi nous ne saurons rien sur la personne qui envoie les cassettes ni sur le rapport, toujours tumultueux, entre les deux antagonistes. Le long métrage de Haneke, une coproduction franco-italo-germano-autrichienne, a eu un succès d'estime, il a été ainsi salué par la critique qui l'a encensé au lendemain de sa présentation ; comme ce fut le cas lors du festival européen où le film était en compétition avec d'autres films en lice, parmi lesquels figuraient L'Enfant des frères Dardenne, Palme d'or au Festival de Cannes, et Don't come knocking de Wim Wenders. Il se verra primé aussi lors du Festival de Cannes, pour la meilleure mise en scène. Le cinéaste, qui s'est installé en France, n'a jamais démérité. En 2001, le film La Pianiste avait décroché plusieurs prix à Cannes : Grand prix et double prix d'interprétation pour Isabelle Huppert et Benoît Magimel. Le Ruban blanc a eu aussi la Palme d'or lors du dernier Festival de Cannes. La responsable du CCF annonce la programmation, pour la rentrée, des films sur l'histoire commune algéro-française. Des films qui n'ont pas laissé indifférent à leur sortie seront projetés au public algérois. Les autorités ont pris la peine d'en interdire la projection des années durant avant de lâcher du lest.