Microsoft prévoit de commercialiser la nouvelle version de son système d'exploitation Windows en Europe sans l'associer à son navigateur internet explorer, afin de répondre aux exigences des instances de régulation de l'Union européenne. Cette décision survient alors que la commission européenne doit bientôt statuer sur les nouvelles accusations d'abus de position dominante visant le géant du logiciel, soupçonné d'avoir coupé l'herbe sous le pied de ses concurrents en associant son navigateur internet à son système d'exploitation, qui équipe 95% des ordinateurs dans le monde. Jusqu'ici, la firme de Redmond affirmait que son navigateur faisait partie intégrante de son système d'exploitation et en était donc indissociable mais elle prévoit désormais de proposer pour Windows 7, qui sera lancé d'ici la fin de l'année, une version européenne dépourvue d'internet explorer. « Au vu de la procédure en cours, nous avons décidé qu'au lieu d'intégrer Internet Explorer à Windows 7 en Europe, nous le proposerons séparément, sous une forme facile à installer, à la fois aux fabricants d'ordinateurs et aux utilisateurs », a expliqué jeudi Dave Heiner, le directeur juridique adjoint de Microsoft, dans un commentaire sur un blog du site du groupe. Bruxelles, qui avait conseillé à la firme de Redmond de laisser aux consommateurs le choix entre une série de navigateurs avec son système d'exploitation, a froidement accueilli cette annonce. « Microsoft a apparemment choisi de proposer aux consommateurs une version de Windows totalement dépourvue de navigateur internet », indique la Commission européenne dans un communiqué. « Plutôt que d'offrir plus d'options, Microsoft semble avoir choisi d'en proposer encore moins. » Lorsqu'ils rendront leur décision sur les poursuites visant Microsoft, les régulateurs européens pourraient le contraindre à intégrer d'autres navigateurs à son système d'exploitation, ce qu'il a cherché à éviter à tout prix. Selon le cabinet d'analyses StatCounter, avec internet explorer, Microsoft centralise environ 60% du trafic internet mondial, contre 30% pour Firefox, de la fondation Mozilla et 4% pour Opera Software, à l'origine de la plainte devant les autorités européennes de la concurrence. Les navigateurs de Google et Safari, d'Apple, ferment la marche. Sur les cinq dernières années, Microsoft a été condamné à quelque 1,5 milliard d'euros d'amende par la commission européenne pour des infractions relatives à son lecteur multimédias Windows Media Player. A.F.P., Samir Ben