«Il faut passer des écrits sur les paquets de cigarettes contre le tabagisme aux photos, même choquantes, pour espérer sensibiliser les fumeurs, tout en appliquant l'arsenal des lois qui existent, mais qui sont complètement ignorées», dira le professeur Zoughaïlèche, épidémiologiste. La réalité sur le terrain est tout autre. Un forcing hallucinant de la part d'un producteur de cigarettes sur la place de Constantine foule aux pieds toutes les lois interdisant la publicité sur la cigarette. Des commerciaux ciblent, depuis quelques mois, les revendeurs de cigarettes dans la rue, leur offrant des cartouches gratuites et des briquets, à condition d'encenser leurs produits et d'afficher des mini-posters sur leurs étals. Ils iront même plus loin en se déplaçant aux abords des lycées, à Constantine et Sétif, selon notre source, en proposant leur poison à des adolescents en mal de repères. D'ailleurs, les derniers chiffres d'une enquête du ministère de la Santé et de l'OMS révèlent que dans la fourchette des 13-15 ans, 16% s'adonnent régulièrement à la cigarette à Oran, 19% à Alger, 20% à Constantine et 22% à Sétif. Cela étant, le Pr. Zoughaïlèche soutiendra encore que «le moment est venu de passer à une étape de répression, en augmentant le prix de la cigarette, en interdisant sa vente aux mineurs, en appliquant l'interdiction de fumer dans les lieux publics, car il ne faut pas oublier que le tabagisme passif fait beaucoup de victimes, et que le tabac est le seul produit de consommation qui tue».