Une pathologie de plus en plus importante qui malheureusement aboutit à l'amputation d'un membre inférieur chez un diabétique sur quatre. Ce qui constitue un sérieux problème de santé publique et une lourde prise en charge, dont le coût avoisine les 350 000 à 900 000 Da. Le Pr Sekal du CHU de Bab El Oued regrette que «la population des diabétiques consulte tardivement pour les problèmes d'ulcère du pied. La gangrène représente un tiers des lésions graves qui arrivent dans les services et ce type de lésions est très complexe», a-t-elle souligné avant de signaler que les causes imputables au pied diabétique sont le port de chaussures non confortables, la pédicure, le manque d'hygiène. Elle a ainsi insisté sur l'éducation des patients diabétiques aux bonnes règles d'hygiène des pieds et autres mesures préventives pour éviter toutes les complications invalidantes. «Le traitement d'un pied diabétique, ont signalé les spécialistes, est basé sur un traitement par une antibiothérapie afin d'éviter l'amputation. La cicatrisation de l'ulcère devient, à ce moment là, possible une fois que la lésion est complètement traitée. Le recours à un facteur de croissance épidermique recombinant est d'un grand apport dans l'aide à la cicatrisation», ont-ils indiqué. Un produit commercialisé en Algérie et utilisé en milieu hospitalier, l'Heberprot-p en injectable, accélère, selon les intervenants, la cicatrisation de l'ulcère du pied. Selon le Dr Talha, diabétologue à l'hôpital de Sidi Bel Abbès, le produit a été utilisé dans des cas d'ulcère du pied et des résultats satisfaisants ont été enregistrés, en illustrant la plaie par des photos prises avant et après le traitement. Ce produit n'a été introduit qu'une fois que la plaie a été soignée rigoureusement au niveau local, suivie d'une prise d'antibiotiques pendant quelques semaines. «Nous avons préparé la plaie à l'infiltration à l'Heberport-p que nous avons administré par la suite. A la 8e infiltration, le diamètre de la plaie s'est rétrécie pour être réduit totalement à la 13e infiltration, où l'on arrive à la phase d'épithélialisation», a-t-elle expliqué. Pour le Dr Djebar, PDG du laboratoire Ladpharma, le produit en question, conditionné actuellement par ses unités, passera à la fabrication d'ici la fin de l'année 2009. La collaboration des Cubains, a-t-il souligné, prêtera une main forte pour le développement de ce produit en Algérie. Il a souligné que le produit en question est aussi disponible sur le marché en forme de crème et il est aussi indiqué dans le traitement des brûlures, escarres, plaies chirurgicales et radiodermites.