L'Algérie, malgré plusieurs sollicitations, n'a pas estimé nécessaire de collaborer avec l'agence onusienne. Alarmant est le constat fait par l'OMS sur les violences routières dans le monde. La première évaluation montre que plus de la moitié des 1,27 million de décès dus aux accidents de la route chaque année sont des piétons ou des cyclistes. Paris De notre correspondant L'hécatombe touche en priorité les pays sous-développés en Afrique et en Asie. Malgré le nombre réduit de leur parc roulant par rapport aux pays occidentaux, ils enregistrent le plus fort taux de mortalité. C'est le cas notamment de l'Algérie qui, selon Etienne Krug, directeur de la prévention, de traumatisme et du handicap à l'OMS, a refusé de collaborer avec l'OMS malgré les chiffres noirs des accidents de la route. « Nous avons contacté le ministère de la Santé puis celui des Transports, sans aucune réponse. Nous avons même demandé à la représentation diplomatique algérienne en Suisse de nous aider à ce que les autorités de ce pays répondent à notre questionnaire, en vain », a-t-il expliqué. Résultat : l'épais document de l'OMS dresse un bilan chiffré de la violence routière dans quasiment tous les pays du monde sauf en Algérie. Lors d'une conférence de presse tenue à Paris, le représentant de l'OMS en matière de sécurité routière a résumé les quatre principales conclusions contenues dans le rapport publié lundi matin à New York et à Londres. Le premier constat montre que l'insécurité routière est devenue un problème de santé publique auquel tout le monde est appelé à réfléchir pour éviter une catastrophe planétaire. Le second dénonce la faible législation en la matière, considérée en deçà des espoirs nécessaires pour lutter avec efficacité contre la délinquance routière. Seuls 15% des pays possèdent une législation optimum en ce qui concerne la circulation routière. Le troisième enseignement montre que la majorité des pays persiste à fixer le seuil de tolérance en matière d'alcoolémie à 0,5 gramme dans le sang, alors que la nécessité de muscler cette loi n'a jamais été autant prioritaire qu'aujourd'hui. Idem pour l'obligation de porter un casque pour les motocyclistes. Cette mesure n'est respectée que par 40% des pays seulement. Enfin, le dernier message relayé par l'OMS consiste à dire que les statistiques sur la violence routière demeurent toujours insuffisantes, inexactes et ne reflètent aucunement la réalité du terrain surtout en Afrique et en Asie. Quand on parle d'accident de la route, on parle également de blessés. Le rapport de l'OMS chiffre de 20 à 50 millions de blessés chaque année. Ne prescrivant aucun remède miracle, l'OMS demande simplement aux gouvernements de durcir certaines lois régissant le code de la route (réduire la vitesse, le taux d'alcoolémie, port obligatoire de la ceinture de sécurité même pour les voyageurs qui se mettent à l'arrière du véhicule, port obligatoire du casque sans oublier de mener une campagne active et continue de prévention…). Objectif visé : faire de la route un espace social et convivial, où tout le monde roule avec respect éthique.