Une décision a été prise alors de la démolir en signant moi-même l'arrêté de démolition et l'opération a été menée à son terme sous mes ordres. Quelle n'a pas été notre surprise de constater qu'il est revenu à la charge. Le blocage que connaît l'APC l'a, semble-t-il, requinqué», révèle Mohamed Bounab, ancien président d'APC de Bab Ezzouar et toujours élu dans cette même assemblée. Ses collègues de l'APC, qui ont ébruité l'affaire, soupçonnent le P/APC de «complicité» avec le mis en cause. Selon les élus, l'actuel P/APC, Chemlal Youcef, aurait décidé d'octroyer «sans respect de la réglementation» le permis de construire au mis en cause. «Le P/APC, censé appliquer avec toute la rigueur nécessaire la loi, laisse édifier des constructions illicites sans autorisation et pas seulement dans cette cité», lit-on dans une déclaration rendue publique par les élus. «Cet homme a été désigné comme délégué communal dès 1995. Sa connaissance des rouages de l'administration locale et ses entrées lui ont permis d'accaparer l'espace commun des habitants, sans qu'il soit inquiété ni par les autorités locales ni même par l'OPGI», souligne Abdelkader Benchekal, élu RCD à l'APC de Bab Ezzouar. Contacté, le P/APC, Chemlal Youssef, refusera de répondre aux accusations de ses détracteurs. «Je ne sais rien, je n'ai aucune réponse à donner», s'emporte-t-il. Le wali délégué de Dar El Beïda, Benmansour Abdellah, nous a affirmé qu'aucune infraction n'est tolérée dans le territoire de sa circonscription. «Toute infraction aux règles de l'urbanisme est punie. Un dispositif est d'ailleurs mis en place pour en punir les auteurs», nous dira le commis de l'Etat, tout en ne manquant pas de s'attaquer aux élus qui ont divulgué le pot aux roses. L'inspecteur de l'urbanisme de la circonscription, Bensadi Salah, a confirmé les dires des élus en nous affirmant que l'homme est un «récidiviste». «L'actuel P/APC absent a apparemment donné un permis de construire au concerné. Cette décision, si elle est confirmée, n'obéit pas à la réglementation devenue plus rigoureuse après le séisme de mai 2003. La loi 04-05 du 14 août 2004 qui modifie la loi n°90-29 du 1er décembre 1990 relative à l'aménagement et l'urbanisme, nous oblige à être intraitables avec les personnes en infraction. L'homme, a qui j'ai notifié moi-même l'infraction en 2002 est coupable de détournement d'un bien public. A partir de ce moment, il ne peut pas bénéficier d'un permis de construire, puisqu'il n'est pas propriétaire de la parcelle», indique l'inspecteur en assurant que si le mis en cause décide de mener une action en justice, toute décision qui en résultera n'est pas suspensive. L'inspecteur regrettera l'absence des services de l'OPGI, censés réagir avec célérité. «L'OPGI de Dar El Beïda, propriétaire des lieux, doit intervenir. Je suis étonné qu'aucune correspondance d'aucun parti engagé ne nous est parvenue», s'étonne Bensadi en indiquant que les présidents d'APC, s'ils ne remettent pas souvent des permis de construire, ne signent pas l'arrêté de démolition dans les 8 jours qui suivent la notification de l'infraction. Le wali délégué est souvent dans l'obligation d'envoyer des mises en demeure aux P/APC «récalcitrants», sinon il doit engager ses services pour passer à l'action.