Arrivé à Ghaza le matin via le terminal d'Erez, M. Carter s'est rendu sur des sites détruits lors de l'agression militaire israélienne et a visité notamment une école américaine totalement détruite par les raids aériens israéliens. M. Carter s'est dit «attristé» par les conséquences catastrophiques de l'agression israélienne sur la population de Ghaza, un territoire soumis depuis deux ans à un blocus économique et de la circulation implacable. «Je suis très affecté. Je dois retenir mes larmes en voyant la destruction qui a été infligée sur votre peuple», a notamment déclaré M. Carter. Lors de sa visite, il a eu des entretiens dans la ville de Ghaza avec des responsables de l'agence de l'ONU d'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa). L'ancien président américain a déploré le blocus israélien et la situation humanitaire à Ghaza décrite comme alarmante par des ONG internationales. «Tragiquement, la communauté internationale reste trop souvent indifférente aux cris de détresse des Palestiniens», a-t-il dit. M. Carter a affirmé que «1,5 million de personnes (de la population de Ghaza) sont privées des besoins élémentaires de la vie», assurant que «jamais dans l'histoire une aussi grande communauté n'a été brutalement dévastée par des bombes et des missiles et ensuite privée des moyens de s'en remettre». Tête-à-tête Carter-Hanieh Face à cette situation, M. Carter a appelé la communauté internationale à plus d'efforts pour convaincre l'occupation israélienne d'autoriser l'entrée des produits de première nécessité à Ghaza. L'ex-président américain a par la suite rencontré le chef de gouvernement palestinien limogé, Ismaïl Hanieh, qui s'est déclaré «favorable» à la création d'un Etat palestinien dans les territoires occupés par Israël en 1967 avec El Qods comme capitale. «S'il existe un plan réel visant à résoudre le problème palestinien sur la base de la création d'un Etat palestinien dans les frontières de 4 juin 1967 et jouissant d'une pleine souveraineté, nous y sommes favorables», a affirmé le dirigeant du mouvement de résistance Hamas, M. Hanieh, à l'issue de sa rencontre avec Jimmy Carter. «Nous œuvrons pour la réalisation de ce rêve national palestinien que représente la création d'un Etat palestinien indépendant avec El Qods comme capitale», a-t-il poursuivi. Les déclarations de Hanieh interviennent au lendemain du premier discours de politique étrangère du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, depuis les élections législatives israéliennes de février. Lors de son discours, Netanyahou a posé une série de conditions à la création d'un Etat palestinien qui devrait être, selon lui, «complètement démilitarisé». Il a également appelé les Palestiniens à reconnaître l'existence de l'«Etat d'Israël». Mais le Hamas exige notamment qu'Israël se retire des territoires occupés depuis 1967 et qu'il reconnaisse les droits légitimes des Palestiniens, dont la création d'un Etat indépendant et le retour des réfugiés. Le Hamas exige aussi la levée du blocus israélien en vigueur à Ghaza depuis juin 2007, en vue de conclure une trêve durable dans ce territoire palestinien.