Les commerçants de la ville de Tigzirt ont observé une grève générale de trois jours, de mercredi à vendredi. Cet arrêt de toute activité commerciale est venu après celui du 25 mai et du 1er juin où un sit-in a eu lieu devant le siège de la daïra. L'association des commerçants de Tigzirt a motivé ces grèves autour de trois revendications : la réouverture de la RN24, reliant Dellys à Tigzirt, fermée depuis une quinzaine d'années, l'ouverture d'un axe de la route principale, fermé au niveau du célibatorium de la police, après 19h, et enfin des allègements fiscaux. S'agissant de ce dernier point, Kamel Ouali, secrétaire de ladite l'association, nous dira qu'une réunion s'est tenue le dimanche passé, au siège de la recette des impôts, où il a été décidé de calquer le seuil d'imposition de 2008 sur celui de 2009. Un point positif, selon l'ACT. Mardi, les commerces d'alimentation générale étaient pris d'assaut. Les prix avaient flambé. Mercredi, premier jour de grève, la ville a vécu une tension palpable. Dès 9h, les commerçants commençaient à affluer au niveau du siège de l'APC, où était prévu un sit-in, d'après l'affichage placardé aux quatre coins de la ville. Les services de sécurité étaient là bien avant, pour parer à tout dérapage. Vers 9h45, une délégation de l'ACT fut reçue par M. Ferhat Ighilahriz, P/APC de Tigzirt. Et là, coup de théâtre, il est demandé au maire de faire sortir son personnel. « Pourquoi la fermeture ? », demandera le maire. L'entrevue n'aura alors duré qu'une vingtaine de minutes. La délégation était pressée de sortir du bureau du maire, où il y avait aussi d'autres élus. Vers 11h, le maire sort de son bureau pour dire à l'assistance : « La réouverture de la RN24 ainsi que celle de l'axe principal me dépasse. L'état d'urgence est encore en vigueur. Vous le savez. » Ce à quoi les présents répondent par des cris pour exprimer leur désapprobation. Peu de temps après, deux portails de l'APC furent cadenacés par un jeune. La tension monte. Chacun y va alors de son commentaire, entre partisans et opposants à cette initiative. « C'est une manière d'exprimer ce que nous endurons », lâchera-t-on. Entre temps, quelques-uns allaient se diriger vers le siège de la daïra, mitoyen, pour également le fermer. Et là, le commissaire de police invita les représentants des commerçants, en aparté, pour leur signifier d'y renoncer. Ce qui fut fait, sans le moindre couac. Vers midi, la fin de la manifestation est annoncée. « L'action est, pour nous, réussie », dira-t-on aux présents, les invitant à se disperser. Mais des grappes de commerçants et de curieux sont restées sur les lieux durant presque une heure. Le maire de Tigzirt nous apprendra, plus tard, qu'il a insisté, en comité de sécurité de daïra « de retarder la fermeture de l'axe du centre-ville, en saison estivale jusqu'à 23h. J'ai reçu une délégation de l'ACT, ici même, il y a un mois. Il était demandé aux commerçants de sérier leurs préoccupations. Les directeurs de wilaya, liés à l'activité, allaient être invités ». Mais, depuis, l'action semble tomber à l'eau. Notons que le week-end a été déserté par les estivants. La ville était vide.