Depuis son inauguration le 6 mai 2003, en un temps court, la maison Nedjma sise à la rue Meriem Bouatoura aura réussi à relever le défi en concrétisant tant d'actions au profit des femmes en difficulté. Issu d'un partenariat avec l'Union européenne représentée par l'IMED, l'association Rachda de Constantine et la commission femmes de l'UGTA, le projet subventionné par la Commission européenne dans le cadre de l'initiative européenne pour la démocratie et les droits de l'homme se veut un espace de citoyenneté qui informe les femmes sur leurs droits et assure des formations pour l'exercice de ces droits. On apprend à cet effet que, durant son existence, la maison Nedjma a lancé une multitude d'actions matérialisées par des journées de sensibilisation et des portes ouvertes axées sur la situation sociale et sanitaire des femmes avec une participation active aux différents forums et manifestations animés par le mouvement associatif à caractère social et humanitaire. Le personnel réduit du centre assisté par un juriste, une assistante sociale et une psychologue, devrait faire face quotidiennement à des besoins énormes exprimés par des femmes en situation délicate. Les femmes reçues et accompagnées dans les différentes démarches sont de plus en plus nombreuses. la plupart d'entre elles sont âgées entre 21 et 40 ans, alors que la majorité est sans formation ni aucune qualification. Célibataires, mariées, divorcées, sans emploi, victimes de violences conjugales ou sans ressources, les femmes bénéficient d'une écoute, d'une assistance et d'une formation adéquate avec la collaboration des associations à caractère social dans la limite des moyens offerts. Le centre fait souvent face à des problèmes cruciaux lorsqu'il s'agit de venir en aide aux femmes sans foyer, divorcées et de surcroît avec des enfants ou pour assister d'autres engagées dans de véritables batailles juridiques. « En dépit de toutes les demandes et démarches lancées auprès des autorités de la ville, il nous est pénible de dénicher un modeste foyer pour des femmes laissées-pour-compte, alors que les procédures judiciaires engagées par des femmes divorcées pour obtenir la garde de leurs enfants sont longues et coûteuses. » Cependant, il demeure utile de noter que l'une des actions les plus significatives du centre Nedjma est sans doute le travail impressionnant réalisé auprès des femmes de la cité d'El Gammas. Ces dernières, vivant essentiellement de la commercialisation des pâtes alimentaires préparées à domicile et vendues aux épiciers, ont réussi à mieux gérer leur activité en s'organisant en petites coopératives. Pour les animateurs du centre Nedjma, une pareille réussite n'est que le fruit d'un effort soutenu et d'une réelle prise de conscience de la part des femmes d'El Gammas qui devront servir d'exemple pour les autres femmes de la ville.