Karim Abranis, chanteur, auteur-compositeur et fondateur de la mythique troupe de rock était l'invité, jeudi, de la rencontre Parole aux artistes qu'anime mensuellement, le poète Slimane Belharet à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. Avant le rituel des questions-réponses, il a été procédé à la projection de son « live », au théâtre de verdure (Alger), en 2008. S'ensuivront quelques notes musicales qui ont fait la renommée des« Beatles algériens » durant les années 1970, comme Linda. Pendant plus d'une heure, Karim Abranis, de son vrai nom d'état civil Sid Mohand Tahar, a retracé l'épopée des précurseurs de la musique pop-rock dans notre pays, Les Abranis. Le secret de la réussite ? Un travail de longue haleine, et l'adaptation de leur musique au style le plus en vogue à l'époque en l'occurrence le rock, a expliqué le chanteur. « Nous avons su marier le style et la parole kabyle bien travaillée », a soutenu l'invité de Belharet. Pour lui, Les Abranis est comme une entreprise, travaillant avec plus de 20 musiciens. Il n'omettra pas de rendre un vibrant hommage à tous les membres qui ont participé dans la troupe, depuis 1973 jusqu'à ceux d'aujourd'hui. S'agissant de l'intégration de ses deux fils Yuva et Belaïd dans le groupe, le père a souligné qu'elle s'est produite « spontanément », grâce à leur travail permanent dans le domaine de la musique. « Pas de consignes, ni d'orientation spéciale », soutient Karim d'autant plus qu'il vit à l'étranger. Les images qui défilaient de temps à autre sur l'écran laissaient transparaître une parfaite symbiose et une grande complicité entre le père et ses deux fils. Le fondateur du groupe évoquera également les belles années de scène au niveau national et international appuyant surtout sur la reconnaissance du public partout où ils se sont produits, en Allemagne, en Tunisie, au Maroc etc. « J'espère que les jeunes d'aujourd'hui continueront dans notre chemin. Je pense que le flambeau est remis entre de bonnes mains. Quant à moi, il est temps de rentrer au pays après tant d'années d'exil. Et cette fois-ci, pour ne rien faire ! Juste savourer mes jours en famille. Toutefois, je resterai toujours à l'écoute et disponible à guider de loin en cas de besoin ». Sur un autre plan, il a souligné : « Les chanteurs algériens vivant à l'étranger pourront organiser des galas dans leur pays si toutes les conditions sont réunies comme ce fut le cas au théâtre de verdure en 2008. » Ses relations avec Lounis Aït Menguellet ? « Aucun problème avec Lounis que je respecte énormément. Il n'y a aucun différent entre nous. Nous avons déjeuné ensemble il y a quelques jours. On se respecte mutuellement. Le reste, c'est du radio-trottoir, pas plus ». De nombreuses questions ont été posées par les admirateurs du groupe. Pour l'entracte, l'animateur de la rencontre, filmée pour la circonstance pour la télévision par I.V 4 + international, a convié sur scène Habi Farid, un artiste en herbe, à l'avenir prometteur. Du nom d'une tribu berbère, le groupe Abranis a été fondé en 1967 par Karim, chanteur guitariste. D'autres musiciens confirmés se joignent à l'aventure, à l'instar du batteur Samir Chabane, du guitariste Madi Mahdi et de Shamy El Baz. En 1975, après une tournée au pays, le groupe se scinda en deux : Samir Chabane et Madi Mahdi créent alors le groupe Syphax. Arezki Baroudi (batteur) et Hachemi Bellali (bassiste) intègrent le groupe à partir de 1980 suivis, trois ans plus tard, par le guitariste français Yannick Guillo.