A quelques jours de la tenue d'une journée d'étude sur la profession d'expert judiciaire dans le cadre des réformes introduites dans le secteur de la justice, maître Zobeidi Mohamed, président de l'association des experts, nous a fait part d'un programme permettant de poser les jalons d'une nouvelle forme d'organisation. A ce sujet, maître Zobeidi Mohamed a bien voulu nous accorder cette entrevue. Que vise ce travail d'assainissement que vous avez effectué ? Vous n'êtes pas sans ignorer que, dans le cadre du parachèvement des réformes introduites dans le secteur de la justice, le rôle de l'expert judiciaire, qui reste un maillon dans la chaîne, ne semble pas être bien compris par certains justiciables et même certains de nos confrères ne jouent pas honnêtement le jeu. Et alors ? Alors, on a commencé, dans le cadre de l'association et, sous les conseils avisés de messieurs le président et le procureur général près la cour de justice de Tiaret qui englobe aussi Tissemsilt, un travail devant permettre d'identifier qui est expert et qui ne l'est pas. Cela a commencé par l'envoi d'un formulaire à chacun des collègues anciennement inscrits au tableau mais il s'est avéré, après enquête, que certains doivent être rayés. Pourquoi ? En plus de la double fonction pour certains, décès ou changement d'adresses, d'autres ne souscrivent pas à la légalité et n'ont pour seule adresse qu'un numéro de téléphone. Votre travail a-t-il porté ses fruits ? Nous oeuvrons justement à jeter les bases d'une bonne organisation. Cela va permettre à la corporation non seulement de se promouvoir, mais aussi d'assainir les rapports avec les justiciables et entretenir ceux existants avec la justice. Plus concrètement, la cellule mise en place a tiré au clair une situation quelque peu confuse. Comment ? Sur la centaine d'experts, on compte huit disciplines. Pour mettre de l'ordre et suite au travail effectué par mes confrères, on est arrivé à mieux identifier ces experts. Il y en a qui ont quitté le pays, d'autres ont changé de résidence alors que certains ont carrément refusé d'adhérer à la démarche pour cause de maladie. Sur cette centaine d'experts, 22 sont agréés par le ministère, 17 nouveaux sont agréés seulement par la Cour alors que 19 sont des fonctionnaires de l'Etat, d'où l'impossibilité de cumuler. Parmi les experts judiciaires agréés, il y a des géomètres, des enseignants universitaires, des bureaux d'études et des médecins légistes. Au-delà de ce travail d'assainissement organique, que compte faire votre association pour mieux s'adapter aux changements ? Je vous informe que, ces jours-ci, on compte organiser une journée d'études où tous les aspects liés à la pratique et la vulgarisation des textes seront débattus. Il y a un souci de réhabiliter cette noble fonction, unir les efforts et tendre vers une approche pour valoir une implication qualitative dans le processus judiciaire. Je tiens tout de même à préciser que le travail d'assainissement ne vise aucune exclusion et nous invitons tous ceux qui n'ont pu être touchés de se rapprocher de notre siège situé à la nouvelle tour sur la route d'Alger.