En dépit des entraves des uns et de l'indifférence des autres, l'association des parents d'infirmes moteurs et cérébraux (APIMC) de Sétif avance et innove à la fois. Cette dernière, qui attend son lot de terrain pour bâtir un centre digne de ce nom, et un petit microbus pour remplacer le tacot qui a fait son temps, s'attaque désormais au volet de la scolarité des handicapés. Ainsi, l'enseignement des personnes en situation de handicap ne se fera plus dans les centres de prise en charge mais plutôt dans les écoles publiques. C'est donc le grand espoir des membres de l'APIMC qui ne cesse d'œuvrer pour une meilleure insertion de cette catégorie de citoyens, et ce à travers le projet d'aide à la scolarisation des enfants, éducation inclusive (IMC), initié par l'ONG handicap international. Lundi, lors d'une journée de sensibilisation organisée à l'occasion de la journée mondiale de l'enfance, Dr Saâdaoui, président de l'association et responsable de ce projet pilote, expérimenté pour la première fois dans notre pays, dira dans ce sens : « C'est à l'école que tout se tisse, c'est là que l'on noue les amitiés, et c'est uniquement là que la personne en situation de handicap pourrait s'épanouir et oublier tout naturellement son état avec l'aide de ses camarades. Tous les enfants ont le droit d'apprendre ensemble, et ces handicapés ne doivent pas être défavorisés ou faire l'objet de discrimination en étant exclus à cause de leur handicap. Dans ce projet, nous parlons de droit ; il n'y a pas de raison légitime de séparer les enfants dans leur éducation. Ils vont ensemble avec les mêmes avantages et bénéfices pour tous, ils n'ont pas besoin d'être protégés les uns des autres. » Et d'ajouter : « Aujourd'hui, l'objectif demeure l'amélioration des opportunités d'éducation pour les enfants handicapés et ceux qui ont des difficultés d'apprentissage pour développer leur autonomie et leur indépendance, en plus de leur participation à la réalisation d'une éducation pour tous. » L'insertion des enfants handicapés au système éducatif n'est pas un luxe mais un droit humain fondamental qui doit être affirmé clairement. Un système véritablement inclusif devra assurer une éducation et une aide à chances égales pour tous les enfants, dans toutes les écoles et tous les environnements d'apprentissage. Pour que cela ait lieu, une restructuration et une réorganisation majeure des systèmes éducatifs sont nécessaires. Tels sont les vœux des parents d'infirmes moteurs cérébraux. Le président de l'APIMC, Arab Sadaoui, déclare à ce propos : « Pour l'enfant ayant des besoins particuliers, l'éducation inclusive privilégie l'accès aux activités de la vie quotidienne : loisirs et école. L'éducation inclusive vise le plein développement de l'autonomie et de l'autodétermination des enfants, principalement ceux aux besoins particuliers. Cette vision de l'éducation encourage l'ensemble de la communauté à privilégier l'intégration de tous les enfants dans les différentes sphères d'activités, en privilégiant et en favorisant l'accessibilité aux activités du milieu naturel pour tous les enfants, avec ou sans handicap, en offrant un soutien éducatif aux membres de la communauté : l'enfant aux besoins particuliers, les enfants qui l'entourent, ses parents et les professionnels des services éducatifs. » Ces enfants méritent non seulement des honneurs et de la considération, mais des aides, comme par exemple un minibus pour atténuer un tant soit peu leur souffrance et celle de leurs proches.