Rabah Saâdane savoure la belle victoire de l'Algérie face à la Zambie (2-0), samedi à Ndola. Hier avant de prendre, dans soirée, le vol Johannesburg-Paris, le sélectionneur national, toujours aussi affable, a laissé refroidir le café qu'il prenait en compagnie de Djahid Zefzef pour répondre à nos questions. La nuit a dû être longue après la victoire face à la Zambie ? Effectivement, les joueurs ont fêté la victoire à leur manière, c'est-à-dire dans la joie et la bonne humeur. Les sportifs ont un rituel après un match victorieux. Ils se dépensent beaucoup pour évacuer la fatigue et les toxines. Samedi soir, il ne fallait pas se trouver sur leur chemin, surtout à proximité de la piscine de l'hôtel. Beaucoup de dirigeants et d'accompagnateurs ont eu droit à un saut dans l'eau. Avec Zoheir Djelloul (assistant), on s'est mis à l'abri dans le bus et on a condamné les portes. La bonne humeur des joueurs a déteint sur toute la délégation. C'est des choses à éviter avant un match ? Bien sûr ! Dans ces moments là, les joueurs n'ont pas le cœur à faire la fête. La tension et la pression qui précèdent un rendez-vous important empêchent les compétiteurs à faire le moindre écart. Mais samedi, tout était permis pour des joueurs qui ont tout donné en cours de saison. Nos joueurs sont à présent fatigués et aspirent au repos. La fin de saison a été un peu difficile pour eux au niveau de leur club et de la sélection. Même le stage effectué à Pretoria a été lourd. Après l'exploit de samedi, ils avaient le feu vert pour faire la fête à leur manière.C'est une des règles fondamentales pour le bon fonctionnement d'un groupe. Avant qu'ils ne piquent une tête, ils ont eu droit à une ultime réunion avec le président de la FAF et le staff-technique... Dans les heures qui ont suivi le match, le président a réuni les joueurs et évoqué avec eux divers points liés aux engagements de l'équipe nationale. Les prochains stages, la domiciliation des matches de l'équipe nationale et bien d'autres sujets ont été abordés. A présent, tout le monde tire dans le même sens. C'est extrêmement important pour l'avenir de cette sélection. Quelle est la suite du programme ? Les Verts reprendront le collier le 8 août pour un stage qui s'achèvera le 12 août par un match amical à Alger contre un adversaire qui reste à déterminer. Le Togo qui était pressenti s'est désisté. A priori, ce sera peut-être le Cap-Vert. On sera fixé dans les prochains jours. Le président Mohamed Raouraoua gère ce dossier. Cette sortie amicale servira de répétition générale avant le match retour contre la Zambie... Le match Algérie-Zambie aura lieu le 6 septembre à 22h au stade 5 Juillet. Ce rendez-vous signe le retour des Verts au stade 5 Juillet. Les joueurs seront regroupés à partir du 29 juillet. Les joueurs locaux seront les premiers à prendre leurs quartiers. Ils seront suivis par les professionnels qui arriveront au fur et à mesure que se termine le match avec leur club. Pratiquement, tout le monde sera là le 31 août. Nous sommes tributaires du calendrier des championnats européens. Le match retour contre la Zambie sera-t-il plus facile à préparer que le match aller ? Tout à fait. Les informations que nous avons sur la Zambie vont nous permettre d'arrêter une autre stratégie par rapport au match aller. La Zambie va jouer d'une autre manière puisque le match aura lieu en Algérie. La Zambie est une équipe qui dispose de deux options de jeu. L'une, elle l'utilise à l'extérieur et l'autre à domicile. La Zambie a joué de manière différente contre l'Egypte et l'Algérie. C'est une formation qui a les caractéristiques d'une équipe qui s'exprime mieux à l'extérieur, là où elle dispose de plus d'espace pour contrer l'adversaire. Ce sont des paramètres qu'il faut prendre en compte avant d'arrêter la stratégie. La Zambie est dos au mur depuis le 20 juin... Attention, il faut se méfier de cette équipe. Elle n'a pas encore dit son dernier mot. Et ils l'ont bien signifié juste à la fin du match à Ndola. Ils ont annoncé la couleur. Les Zambiens viendront à Alger pour prendre leur revanche. Dans quel état sera cette équipe en septembre ? Là, c'est une autre paire de manches. Est-ce que l'entraîneur Hervé Renard sera toujours en poste ? Pour l'instant, rien ne permet de répondre par l'affirmative. Rabah Saâdane n'a pas ce souci... Dieu merci (sourires). Les soucis sont du côté zambien qui joueront le match retour sans leur meilleur joueur Rainford Kalaba (numéro 17 au match aller), qui a récolté un avertissement qui le prive de la seconde manche. De ce côté, nous touchons du bois. Ziani et Matmour (avertis samedi) ne sont pas suspendus. Comptez-vous introduire des changements dans le groupe en prévision de la phase retour ? Au contraire, je prône la stabilité. L'effectif actuel sera reconduit. Je compte reprendre les mêmes joueurs si d'ici là tout se passe bien pour eux au niveau de leur club. Comme on dit, on ne change pas un groupe qui gagne. Ces derniers ont évoqué beaucoup les noms d'autres professionnels susceptibles de venir renforcer les rangs des Verts. Votre commentaire ? Comme je l'ai toujours dit, les portes de l'équipe nationale sont ouvertes aux joueurs qui expriment la volonté de nous rejoindre et qui le font sans conditions préalables. J'ai le devoir de protéger le groupe en place. Prenons l'exemple de Lahcen (Santander-Espagne), c'est un bon joueur avec qui j'ai eu des entretiens. Il m'a demandé de lui accorder du temps avant de prendre sa décision. J'ai respecté sa volonté et lui ai concédé tout le temps dont il avait besoin. A présent, j'estime que le moment est venu de trancher. Je respecte le choix et la décision de Lahcen et je tourne cette page. Les nouveaux règlements adoptés par la FIFA favorisent la venue de renforts en équipe nationale. Comptez-vous exploiter cette ouverture pour faire appel à d'autres pros ? Il faut savoir que la procédure réglementaire sera longue et prendra du temps. Nous sommes déjà en contact avec certains et d'ici septembre on aura peut-être la possibilité de compter sur eux. On a déjà entamé l'approche avec eux. On parle beaucoup de Meghni (Lazio de Rome) et Yebda (Benfica Lisbonne). Vous confirmez ? Ce sont deux joueurs que je connais bien et que j'ai suivis au cours de cette saison. Yebda, par exemple, m'a été signalé, il y a quelques mois, par un expert Fifa. Il n'a pas tari d'éloges sur lui. Meghni n'est plus à présenter. Le seul fait qu'il joue dans le Calcio est une référence. Rafik Saïfi m'a fait part du désir de Abdoun (Nantes) de rejoindre la sélection. Il y a d'autres joueurs algériens qui jouent en Europe et qui veulent porter le maillot vert. Vous insistez souvent sur les qualités morales des joueurs susceptibles de rejoindre la sélection. Est-ce une condition cardinale à vos yeux ? Bien plus que les qualités techniques. N'oubliez pas qu'on parle d'équipe, de vie de groupe. Un joueur qui ne présente pas toutes les qualités d'intégration dans un groupe ne sera jamais accepté dans celui-ci. Moi, je privilégie le groupe et pas les individus. Aujourd'hui plus qu'hier, l'équipe nationale a besoin de joueurs de haut niveau. Plus on monte dans la hiérarchie, plus on aura besoin de gros calibres. C'est la règle dans le football, et l'Algérie ne peut pas se soustraire à cette donnée fondamentale dans un sport collectif. Le public algérien attend avec impatience le retour des héros de Ndola. Est-il prévu pour aujourd'hui ? Nous arriverons à Alger lundi à 14h en provenance de Paris. Les professionnels resteront en France pour passer les vacances avec leur famille. Je pense qu'on aura l'opportunité de célébrer la victoire contre la Zambie dans les prochains jours.