En effet, une visite sur les lieux renseigne parfaitement sur le calvaire que vivent ces 140 000 âmes que comprend cette bourgade. En cette période de canicule, l'atmosphère y est irrespirable. Il est vrai que ce quartier populeux est dénué de toutes commodités. «Les VRD sont inexistants. Il n'existe aucune conduite d'évacuation des eaux usées. Nous avons creusé nous mêmes des fosses sceptiques», nous dira ce sexagénaire, visiblement excédé par cette situation. Un autre habitant nous fera part de la prolifération des moustiques et de rongeurs provoquée justement par ces égouts à ciel ouvert. Les voies d'accès, pour leur part, ne sont pas bitumées rendant encore plus difficile le quotidien de ces citoyens, notamment en été. «Nous sommes littéralement envahis par la poussière au moindre souffle de vent ou au moindre passage d'un véhicule», devait ajouter cet autre riverain. Ici, à l'ilot 6, le manège des colporteurs d'eau est incessant. «Nous sommes obligés de nous ravitailler en eau par ces citernes, vu que nous ne sommes pas alimentés en eau potable», déplore ce sexagénaire qui semble subir cette situation avec fatalité.