La polyclinique de Loudha Guighil n'en finit plus avec les problèmes et autres insuffisances, lesquels altèrent ses prestations. L'établissement dépend de l'EPSP (Etablissement public de santé de proximité) d'Azazga. 7 médecins, 4 permanents et 3 de garde, se relaient en consultation et au service des urgences. Les deux services ne fonctionnent pas en même temps. Le médecin chargé des consultations est obligé d'abandonner ses malades pour faire face à une urgence. Une dame qui a fait une chute suite à une crise d'épilepsie, a mobilisé tout le personnel avant d'être évacuée. Il n'y a en permanence qu'un médecin et deux infirmières pour toute la commune. Si une des infirmières venait à accompagner un malade évacué, tout le service retomberait à la charge d'une seule infirmière. Ce qui n'est pas pour arranger les choses. Celle qui s'occupe des injections et des pansements, quitte le service en fin de journée et l'autre infirmière n'a pas le droit de faire les injections. N'était la gentillesse de l'infirmière de consultation, une dame, venue vers 18h, a failli repartir sans faire sa piqûre. Malgré les contestations des malades, on arrive souvent à faire face à l'urgence. Sept médecins assurent la couverture sanitaire. Une moyenne de 100 à 150 malades sont pris en charge toutes les 24 heures. Concernant le service de maternité, le manque de médecins spécialistes, notamment en gynécologie, devient un sérieux problème. En l'absence d'un gynécologue obstétricien, les quatre sages-femmes sont livrées à leurs propres réflexes en faisant face à de sérieux cas nécessitant une prise en charge médicale spécialisée. Les primipares (premières grossesses), souvent sous d'atroces douleurs, sont automatiquement dirigées vers l'hôpital d'Azazga. En plus du gynécologue, le service manque de matériel comme la couveuse. Celle-ci existe mais elle est en panne. Le service ne dispose pas de table chauffante, indispensable pour maintenir le nouveau-né dans une température idoine. Le laboratoire fait face à des problèmes de matériel. Depuis une dizaine de jours, les laborantines travaillent sans spectroscope, appareil d'analyses chimiques, qui est tombé en panne. Les laborantines effectuent les formules (FNS) et les groupages manuellement. Une alternative qui ne peut être considérée comme un moyen de compenser, dans la durée, l'absence de matériel adéquat. Le service de radiologie fonctionne pendant la journée mais pas au-delà de 16h. En cas d'urgence, le malade est obligé de recourir au privé. Or, ces examens sont hors de prix pour certaines bourses. L'affectation d'un technicien en radiologie pour assister la médecine de garde est plus qu'indispensable. Le service de la prévention fonctionne relativement bien. La polyclinique fait face à d'autres difficultés comme cette ambulance qui roulerait, selon un agent, avec seulement une seule vitesse en raison d'un problème de mécanique. Nous avons tenté de prendre contact avec le responsable de la polyclinique pour plus d'éclaircissement, mais en vain.