Malgré cette situation des plus lamentables, les citoyens continuent de refuser d'être relogés dans les bâtiments mis à leur disposition. Concernant la cité de 1er Novembre 1954, en 1996 une grande partie de sa superficie a été démolie ensuite reconstruite dans le cadre de RHP. Les personnes qui ont refusé cette initiative à cette époque se voient relogés «d'office» dans les bâtiments. Les récalcitrants ont été attaqués en justice pour «Refus de quitter les habitations jugées menaçantes». Justement au niveau de la justice «Rien n'est fait !». D'autre part, malgré les multiples rencontres avec le chef de daïra «Que dalle !», martèlent les citoyens. Interrogés, les habitants de la cité 1er Novembre diront : «D'abord sur le plan social nous avons tissé des liens familiaux qui datent depuis très longtemps. Les services mutuels que nous nous rendons depuis la guerre de libération ont renforcés notre union, il est difficile de nous désunir aujourd'hui.» Certains racontent que «les maires qui se sont succédé à la responsabilité nous ont promis de nous vendre des lots de terrain, ce que refuse d'entendre le maire actuel». Enfin, d'autres estiment qu'un F3 est jugé très étroit pour contenir leurs familles. Quant à la cité du centre-ville, construite en 1957 en parpaing, un grand nombre de citoyens refusent toute proposition émanant des responsables locaux. Selon le P/APC, le problème du logement à El Esnam se pose avec acuité. «Le logement est le problème le plus dur à résoudre dans cette commune, tant que les terrains pour construire font défaut. Surtout que les citoyens désertent les zones rurales». En effet, un grand bidonville a été démoli récemment à coups de bulldozer et ses habitants ont été relogés, mais un autre plus gigantesque encore a poussé comme d'une baguette magique, baptisé «Abni wa skout» (construit et tais-toi !). Et ces «exilés» en attendant d'être relogés, vivent dans des conditions des plus dramatiques.