Le moudjahid et ancien membre du Conseil de la révolution, Cherif Belkacem, n'est plus. Il s'est éteint, hier à Paris, à l'âge de 79 ans, des suites d'une longue maladie. Né le 10 juillet 1930 à Aïn Beïda, dans la wilaya de Oum El Bouaghi, Cherif Belkacem, surnommé Si Djamel durant la guerre de Libération nationale, a eu un parcours très riche. Il était considéré comme l'homme fort du régime de Boumediène (1965-1978). Après des études à Dar El Beïda au Maroc, Si Djamel a rejoint, jeune, les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN). Commandant de la zone de Tlemcen (Wilaya V historique) jusqu'à la fin de 1959, il rejoint ensuite l'état-major de l'ALN en tant que responsable du PC/Ouest. L'homme a passé de longues années au sein du pouvoir. Elu député de la première Assemblée nationale constituante, après l'indépendance, Cherif Belkacem a très vite rejoint le gouvernement en tant que ministre. Il a hérité, en effet, de trois portefeuilles ministériels sous la présidence d'Ahmed Ben Bella et sous celle de Houari Boumediène. Son premier poste ministériel était celui de l'Orientation nationale, en septembre 1963. Une année plus tard, en 1964, il était nommé ministre de l'Education nationale. Après le renversement de Ben Bella par Houari Boumediène, suite au coup d'Etat du 19 juin 1965, Chérif Belkacem a intégré le Conseil de la Révolution en tant que membre actif jusqu'à 1968. Au mois de mars de la même année, il a été nommé ministre des Finances. Le défunt a également assumé le poste de président du Conseil national économique et social (CNES) avant d'intégrer le secrétariat exécutif du FLN, le parti unique, seule formation reconnue à l'époque. En 1975, il décide de prendre congé de la politique en se retirant totalement de la scène. Mais à l'occasion de l'élection présidentielle de 1999, Cherif Belkacem refait parler de lui, se portant candidat à la candidature avant de se retirer de la course quelques semaines seulement avant le début du scrutin. Depuis cette date, il s'est distingué notamment par son opposition farouche au président Bouteflika. il a d'ailleurs souvent durement critiqué la conduite des affaires du pays par le président Bouteflika depuis son arrivée au pouvoir en 1999. Dans des tribunes publiées dans la presse nationale en 2005 et 2009, Cherif Belkacem n'a pas été tendre avec le président en exercice et le système politique algérien. Il est à souligner que la date du rapatriement de la dépouille mortelle depuis Paris et celle de l'enterrement ne sont pas encore connues.