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Peinture-Louisa Maâcha : La dame aux pinceaux
Publié dans El Watan le 25 - 06 - 2009

De son village de montagne à la galerie de l'Unesco à Paris, avec sa « Joconde berbère » sous le bras. Le temps et l'espace n'ont pas d'importance pour Louisa Maâcha qui n'aime pas parler de son âge, ni porter de montre non plus. Etonnamment active, elle se partage entre Paris, Alger et son village, Akendjour (Tizi Ouzou) où elle réalise une modeste maison. Même fatiguée, elle ne laisse pas transparaître sa lassitude. Elle pense à ses prochaines créations et expositions.
Son motif de fierté : sa récente exposition à la galerie de l'Unesco de Paris. Sa rencontre avec des personnalités comme Ahmed Béjaoui, des diplomates africains ou l'écrivain Yasmina Khadra l'ont profondément émue, tant leurs éloges ont été éloquents. Dans le livre d'or, Yasmina Khadra a écrit : « Une touche simple comme la pureté sincère, comme l'amour, et vaste comme la générosité, un talent qui nous parle mieux…qui nous dit dans la beauté et le partage, grand bravo. » Autodidacte, Louisa ne cherche pas la gloire. Discrète, elle a pourtant sillonné plusieurs capitales : Paris, Rome, Tripoli, Stockholm, Alger. Son exposition à l'Unesco s'est déroulée sur un simple concours de circonstance. Elle raconte : « Quelqu'un a vu les photos de mes tableaux, puis il m'a proposé d'organiser une exposition à l'Unesco où le public a eu à apprécier neuf de mes toiles. Pour moi, c'était grandiose ». Fidèle à ses conceptions, elle ne court pas derrière les galeries d'expositions. Elle ajoute : « A travers cette exposition, je peux dire que j'ai contribué à perpétuer le nom de mon père Maâcha, mon village, mes origines, mon Algérie ». Louisa qui garde une gestuelle d'enfant, des propos d'une tendresse incomparable, raconte qu'elle a toujours aimé peindre depuis sa prime enfance. « Au début, ma mère n'aimait pas le dessin car elle trouvait qu'il ne faisait pas partie des devoirs de l'école.
Je prenais un tisonnier, je sculptais sur du bois et à l'école primaire en France, j'avais les boites de peinture les plus déglinguées. Des années après, j'ai commencé à exposer dans les écoles, à El Mougar (Alger). En 1985, M'hamed Issiakhem, Kateb Yacine Ali Zamoum et Mohand Saïd Ziad étaient parmi les admirateurs de mes tableaux. Issiakhem m'avait dit : Louisa, tu as du génie et tu l'ignores ». Ces mots ont été d'une stimulation singulière pour elle qui présente la particularité de ne pas vendre ses tableaux, ni de les encadrer. L'inspiration ? « Elle vient d'un sentiment, d'un regard, dans la joie, dans le bonheur, jamais dans la tristesse. Je n'ai pas de modèle de peinture. Mon père est toujours présent dans mes toiles. Pourquoi le père ? Je l'adorais. Je ne peux vivre loin de mon pays. Je ne vends pas mes tableaux pour une raison bien simple ; je ne peux pas m'en séparer ». Contrairement à d'autres catégories d'artistes, les peintres font face à de nombreuses contraintes lors de leurs déplacements. Elle s'explique : « Pour participer à une exposition internationale comme celle de mai dernier à l'Unesco, il m'a fallu une autorisation. Je transportais des toiles vierges, d'autres inachevées et j'ai eu des problèmes à la douane. Il m'a fallu des décharges au niveau de l'aéroport ». Louisa est très attachée à son village, bien qu'ayant grandi à Paris.
Elle déclare : « Mon père s'est installé en 1872 en France, à 14 ans, mais il ne s'est pas déraciné du pays. Tous ces repères, la mer, l'eau m'inspirent. Une fois, on m'a attribué une salle à Alger pour exposer et donner des cours aux enfants, mais j'ai refusé, car je n'ai pas fait l'Ecole des beaux arts. Je ne peux pas transmettre mon art. Quand je peins, j'ai mal au ventre, je m'enferme, je triture la peinture avec mes doigts, je façonne, avec mes doigts et les paumes de mes mains, puis je prends les pinceaux pour faire les sourcils et je mets toutes les couleurs dans les yeux, dans la bouche, dans le sourire. Et, j'ai alors voulu peindre une femme avec taâssavt (diadème) et un collier. La critique l'a nommée la Joconde berbère. Je peins les femmes parce qu'elles transmettent les traditions, je peins la maternité. J'ai fait mien le dicton qui dit : Si, tu éduques un homme, tu forges un individu, et si éduques une femme, tu fais évoluer un peuple ». Son attachement à sa terre transparaît à travers ses créations. Ses tableaux se veulent une approche de sauvegarde du patrimoine. La Joconde berbère a une histoire. Le tableau a été volé à trois reprises, une fois au théâtre de Verdure et deux fois à la galerie Racim, en 1985, selon Louisa. On le lui a restitué au bout d'une dizaine de jours après l'intervention d'amis journalistes qui ont menacé de médiatiser l'affaire. Louisa qui partage ses jours entre Alger et la Kabylie traîne un sentiment d'amertume constatant que la mémoire collective se vide, que l'artisanat et l'architecture se perdent et que le cachet culturel local disparaît.


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