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Une certaine Rahma
Publié dans El Watan le 25 - 06 - 2009

L'autre jour, sur les ondes de la radio, une étudiante nigérienne à Boumerdès, parlait de son pays, de la découverte de l'Algérie, de ses études, des traditions de chez elle, des coups de fil matinaux de ses parents, bref de sa vie et de ses espoirs. En l'écoutant, on était loin du concept d'« étrange étrangeté » de Freud. Non, c'était une jeune fille qui parlait d'elle, semblable à une cousine ou une voisine, à la fois forte et fragile, rêveuse et réaliste, enthousiaste et mesurée. Et je me suis dit que si le Festival culturel panafricain d'Alger n'avait pas été programmé à nouveau, nous n'aurions peut-être jamais entendu cette Rahma Adam qui vit parmi nous. Ici tient tout le miracle de la culture qui, en plus de produire (en principe) de la beauté et du sens, facilite les échanges humains. Cette mission-là est sans doute la plus noble et la plus indispensable qui soit. Car, sinon, à l'extrême limite, on pourrait évoquer ces officiers nazis, qui après avoir fait exécuter quelques personnes, allaient s'extasier sur des œuvres d'art, rivalisant d'érudition et de raffinement.
Découvrir Shakespeare par exemple est enrichissant. Mais on ne peut pénétrer son univers qu'en étant persuadé que les sentiments du prince déchu d'un royaume pourri de Scandinavie en des siècles lointains peuvent être ceux que l'on éprouve aujourd'hui au centre de Constantine ou dans une banlieue de Valparaiso. Idem en lisant Naguib Mahfouz, Erskine Caldwell ou Dostoïevski ou en regardant un film d'Elia Kazan ou de Martin Scorcèse. Peu importe que leurs personnages soient différents de nous. Au contraire, c'est cette différence-même qui donne du crédit à notre sentiment de ressemblance avec eux. C'est pourquoi l'art et la littérature sont des lieux infiniment précieux d'existence de la communauté humaine. Quand ils favorisent en outre la rencontre directe et vivante avec les autres, ils peuvent atteindre des sommets.
Ainsi, si l'on ne peut que souhaiter la réussite des programmes du Panaf 2009, c'est aussi dans le formidable assortiment humain qu'il peut susciter - entre Algériens déjà et entre Algériens et autres Africains - que nous mesurerons son impact. Quand on interroge ceux qui ont vécu l'édition de 1969, ils parlent d'abord des terrasses de café où le serveur devait traduire les commandes de six ou sept langues, de la rue Didouche Mourad où se pavanaient de magnifiques boubous, des places publiques transformées en mini-OUA débonnaires… Autre temps, autres mœurs, disent à raison certains. Oui, mais ce serait oublier que, par l'économie déjà, le paysage humain de nos villes s'est enrichi désormais de quelques étrangers, certes timides encore, à l'exception des Chinois qui ont su se fondre dans nos décors. Pourquoi la culture ne ferait-elle pas autant ou mieux que l'économie ?Dans l'Antiquité, un petit berbère fut emmené en esclavage à Rome. Plus tard, il devint l'un des plus célèbres auteurs latins et laissa cette maxime célèbre : « Homo sum ; humani nil a me alienum puto. » (Je suis un homme et rien de ce qui est humain ne m'est étranger.) Il se nommait Terence et on le surnommait Afer, pour Africain. Tout un programme. Tout un espoir. Il savait qu'on ne peut être vraiment soi qu'en sachant accueillir les autres.


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