Momo, l'amour des mots par Dalil Saci. Ed. Colorset. Alger, 2009. Un peu atypique comme ouvrage, parfois à la limite du patchwork, c'est un petit livre d'art au format à l'italienne qui se laisse lire comme on visite une brocanterie, avec les mêmes hésitations et surprises agréables qui peuvent surgir en un tel lieu. On y trouve des articles de presse sur Momo, quelques-uns de ses poèmes, des témoignages, des textes sur sa vie et ses centres d'intérêt et les œuvres picturales de l'auteur, apparemment réalisées en numérique et centrées sur Alger et sa Casbah. L'auteur rend un hommage chaleureux au personnage quasiment fabuleux de Himoud Brahimi, chantre de La Casbah et figure émouvante du non moins émouvant film de Mohamed Zinet, Tahia ya Didou. Celui qui avait été acteur de cinéma, traducteur de pièces de théâtre, champion du monde d'apnée, avec 5 minutes 45 secondes est-il précisé, philosophe à ses heures, soufi par conviction, aouled lebled avec élégance, polémiste émérite et déroutant des longues nuits de la Cinémathèque en ses heures de gloire, celui qui, enfin, avait fait de son seul cri Ya bahdjati ! un programme politique comme une ode minimaliste à Alger, méritait un tel hommage et sans doute d'autres encore. Celui-ci a toutes les qualités de fraîcheur et, à bien y penser, le même bouillonnement incontrôlable que son sujet qui demeure une icône d'un temps précieux à la mémoire. A découvrir.