Le Comité onusien de coordination des institutions nationales a gelé l'agrément de la Commission officielle des droits de l'homme (CNCPPDH). Son président, M. Ksentini, crie au « mensonge ». La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme s'attendait à la décision prise par le Comité international de coordination des institutions nationales (CCI), qui vient d'être rendue publique. Mais nous à la Ligue, nous positivons la situation, dans la mesure où cette décision incitera les autorités à faire plus d'efforts en matière de droits de l'homme. Depuis quelque temps déjà, le CCI n'arrêtait pas d'envoyer des avertissements pour que la commission Ksentini se plie convenablement aux « principes de Paris ». Je dois également souligner qu'il s'agit pour le moment d'un gel d'agrément et non de son retrait définitif, et si Farouk Ksentini crie au mensonge, il n'a qu'à prouver ses vérités. L'information faisant état du gel est vérifiée et authentifiée. De l'autre côté, le président de la CNCPPDH n'a, jusqu'à maintenant, pas fourni d'éléments qui peuvent démentir tout ce tapage. La CNCPPDH n'a tout simplement pas rempli les critères exigés par les principes de Paris en termes d'autonomie et de composante. Et depuis toujours, la Ligue n'a cessé de dire que la commission Ksentini n'est pas autonome vis-à-vis du pouvoir politique. Autrement dit, ça reste une institution qui n'est nullement crédible en matière de protection des droits de l'homme. Elle s'est limitée, depuis sa création, à afficher la position officielle de l'Etat quant à la question des droits de l'homme. Tenter de se rattraper aujourd'hui demeure une tâche difficile à réaliser, car le discrédit est maintenant cinglant. Depuis quelque temps déjà, des informations faisaient état d'un nouveau décret en cours d'élaboration pour changer le statut actuel de la commission de Ksentini. Malheureusement, rien n'est encore clair et rien de concret n'a jusque-là été effectué. A la LADDH, nous restons très critiques, notamment concernant les personnes disparues.