L'Assemblée nationale française a débattu, pour la première fois, hier, d'un projet de loi d'indemnisation des vétérans des essais nucléaires français, qui, irradiés, ont développé depuis un cancer. Un texte attendu depuis de longues années par leurs associations. « Treize ans après la fin des essais dans le Pacifique (...), le projet de loi que je vous présente aujourd'hui doit permettre à notre pays de clore sereinement un chapitre de son histoire », a assuré le ministre de la Défense français, Hervé Morin. « La France a été grande dans ce défi politique, stratégique (…), elle doit être grande dans sa volonté de réparer ses erreurs », a-t-il ajouté. Quelque 150 000 civils et militaires ont participé aux 210 essais menés de 1960 à 1996, par la France, dans le Sahara algérien puis en Polynésie française, deux sites dont les populations peuvent également prétendre à une indemnisation. M. Morin, qui avait déjà annoncé en mars le déblocage d'une première enveloppe de 10 millions d'euros pour 2009 pour indemniser les victimes, avait estimé ces dernier mois à « quelques centaines » le nombre de ceux qui pourraient être concernés par la loi. Le projet de loi doit être voté le 30 juin. C'est « la reconnaissance d'un mensonge d'Etat », 50 ans après les premiers essais nucléaires, a observé le député communiste Maxime Gremetz.