La population de Tirmitine, à une dizaine de kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, est partagée sur l'action de protestation menée par les habitants de certains villages de la commune, jeudi dernier, pour revendiquer la délocalisation d'un lycée. Alors que la coordination inter-villages d'Aït Arif et Zerouda soutient que l'«action était pacifique», les comités des villages d'Ath Khelifa condamnent «énergiquement les actes de vandalisme dont a fait objet le siège de l'APC». Ainsi, dans une déclaration, dont une copie nous a été remise, les représentants de la coordination inter-villages de Aït Arif et Zerouda ont rappelé toutes les démarches entreprises dans le but d'aboutir à la délocalisation du lycée mais qui sont restées «lettres mortes». «En constatant que nos différentes démarches sont restées sans écho vu la reprises des travaux de réalisation de cet établissement dans ce lieu qui n'est pas adéquat, nous avons observé un sit-in devant le siège de la daïra de Draâ Ben Khedda, le 19 août dernier, suivi d'une rencontre avec le représentant du wali auquel nous avons exposé nos doléances. Nous avons motivé notre refus à l'implantation de ce lycée au lieudit Avarane car, entre autres, ce lieu n'est pas desservi par le transport public et privé. Il est également dépourvu d'infrastructures socioéconomiques. En contre-partie, nous avons proposé un autre endroit médian et idéal pour toute la commune», lit-on dans le même document qui ajoute, par ailleurs, que la population avait décidé d'organiser, jeudi dernier, un sit-in pacifique pour se faire entendre. «Ce jour-là, les services de sécurité n'ont pas trouvé mieux que de réprimer la manifestation et procéder à l'arrestation de 17 citoyens», précise le même texte sans toutefois faire allusion au saccage de l'APC. Selon les rédacteurs de la déclaration, les personnes arrêtées ont été interpellées sur le lieu du sit-in, soit à 5 kilomètres de la mairie. De leur côté, les comités des villages du versant Aït Khelifa précisent, à travers une autre déclaration parvenue à notre bureau, que les protestataires «s'accrochent à leur revendication qui consiste à délocaliser, pour ne pas dire bloquer, le lycée du chef-lieu en construction». «L'indignation est d'autant plus grande car les incidents ayant ravagé des biens aussi publics que privés (incendie d'une oliveraie, d'un rucher et saccage d'une figueraie), a eu lieu au moment où les autorités se sont engagées à satisfaire les doléances des habitants des versants Béni Arif, Zerouda, à savoir la construction d'un deuxième lycée ainsi qu'une antenne de mairie», ajoute le même document qui poursuit : «Un appel est lancé à la majorité silencieuse des versants Béni Arif et Zerouda d'intervenir dans le débat avec calme et sérénité.