Une équipe technique devrait auparavant établir un diagnostic de l'état de ces salles dont l'une pourrait être aménagée en théâtre si l'avis des experts s'avérait favorable à sa transformation. L'APC de Témouchent a finalement pris une décision après délibération, attribuant au secteur de la culture le Casino et le Capitole, celle attendue d'elle après deux autres qui les mettaient seulement à la disposition de la direction de la culture mais qui, juridiquement, ne lui permettait pas d'introduire une quelconque inscription budgétaire pour les réhabiliter. En effet, ces deux salles de cinéma, qui n'en finissent pas de se délabrer, ont atteint un tel état de dégradation que les partis politiques ne les utilisaient plus pour leurs meetings électoraux, se rabattant sur la salle de la maison de la culture, l'unique salle de spectacle du chef-lieu de wilaya. A cet égard, les sièges de cette dernière ont subi de sérieux dommages par leurs partisans qui ne s'y tenaient pas assis mais debout, s'agitant et sautant dessus sans retenue pour répondre en écho aux discours enflammés des orateurs. La décision de l'APC, pour devenir effective, devra cependant être confirmée par l'aval de la wilaya. C'est à la suite de cette affectation définitive que le ministère de la Culture entrera en possession des deux salles, ce qui lui permettra de dégager une enveloppe de 80 millions de DA pour chacune des salles de façon à les réhabiliter, équiper et réaménager. Un complexe culturel en construction Une équipe technique devrait auparavant établir un diagnostic de l'état de ces salles dont l'une pourrait être aménagée en théâtre si l'avis des experts s'avérait favorable à sa transformation. Témouchent aura ainsi son théâtre régional. Cette bonne nouvelle n'en soulève pas moins des craintes sachant les défauts de conception et de construction dont souffrent dans leur exploitation la salle de la maison de la culture ainsi que la flambante neuve bibliothèque de wilaya. Pis, même le complexe culturel en construction, et qui devra prendre le relais de la maison de la culture, abritée par des hangars, est grevé de défauts de conception. En effet, ceux auxquels ont été confiés leurs conceptions et le suivi de leurs travaux, tant dans l'administration que les bureaux d'étude, n'étaient pas qualifiés pour ces missions. Disharmonies criardes Si incontestablement, ils maîtrisent l'art de construire, ils ignorent celui de le faire pour les besoins spécifiques de l'art et de la culture. Et ni les uns, ni les autres n'ont fait appel pour consultation à des techniciens de la scène, des régisseurs et autres gestionnaires de conservatoires et institutions culturelles de ce type. Pour ce qui est du complexe, un passage devant son entrée en révèle les criardes disharmonies avec notamment deux monumentaux piliers gréco-romains tranchant avec le style moderniste de sa façade en partie couverte de murs rideau, des panneaux de verre qui donnent la fâcheuse impression d'avoir été plaqués plutôt par effet de mode que pour une quelconque fonctionnalité. Style moderniste De même, ce style moderniste détonne avec celui de quelques belles ouvertures aux arcades arrondies comme avec les tuiles de la toiture. En outre, l'écrasant monumentalisme de la bâtisse n'est pas en rapport avec le caractère avenant d'une institution culturelle. Pour ce qui est de l'intérieur de l'établissement, les ateliers ont été conçus comme de grandes salles polyvalentes alors qu'elles doivent présenter des spécificités au regard des activités artistiques qu'elles doivent accueillir. De même, l'on se demande pourquoi il a été injecté un salon d'honneur dans une institution qui n'en a nul besoin à moins. L'a-t-il été pour l'accueil des personnalités qui viendraient tenir un meeting dans sa salle de spectacle, une salle dont d'ailleurs la conception ne répond à aucune norme de salle de spectacle ? Peut-on encore rattraper ce qu'a commis un bureau d'étude chargé de la conception de cette salle, un bureau qui a disparu dans la nature ?