Paris. De notre bureau Reconnu coupable de complicité d'assassinat et de tentatives d'assassinat dans les attentats à la station de RER Saint-Michel (8 tués, 150 blessés le 25 juillet 2005), puis aux stations Maison-Blanche (18 blessés, le 6 octobre 1995) et au RER Musée d'Orsay (26 blessés le 17 octobre 1995), Rachid Ramda avait été condamné le 26 octobre 2007 à la prison à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans. La cour d'assises spéciale de Paris avait suivi les réquisitions de l'avocate générale qui avait demandé la peine maximale. «Une seule réponse s'impose, celle de la fermeté», avait déclaré l'avocate générale Delphine Dewailly, dans son réquisitoire devant la cour d'assises spéciale de Paris. Et de requérir ensuite la perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, soit le même traitement que celui infligé à Bensaïd et Belkacem, condamnés comme auteurs principaux en 2002. L'avocate générale avait rejeté la thèse de la défense selon laquelle le nom de Ramda aurait été livré à la DST française par les services secrets algériens suspectés d'avoir monté et manipulé les GIA. «Si cette théorie avait le moindre fondement, ce serait sans conséquence sur la responsabilité pénale de Rachid Ramda. Peu importe qui arme le bras meurtrier.» En effet, Sébastien Bonno, un des deux avocats de Rachid Ramda, avait développé cette thèse de la «manipulation» du GIA par les services algériens, de la «connivence» entre services français et algériens, de «complaisance de Paris à l'égard du pouvoir politique algérien». Au titre de témoins, la défense de Rachid Ramda avait fait citer notamment le directeur de la maison d'édition La Découverte, François Gèze, l'ancienne journaliste de Libération, José Garçon, Jean-Baptiste Rivoire, journaliste à l'agence Capa, les ex-militaires Mohamed Samraoui et Abdelkader Thiga, des enquêteurs britanniques et l'ancien ministre de la Justice, Jacques Toubon. Il est à rappeler que les écoutes menées par la police avaient révélé que Rachid Ramda était en rapport téléphonique régulier avec Ali Touchent (tué en mai 1997 à Alger) et Boualem Bensaïd, coordinateurs des attentats du GIA en France. La vague d'attentat ou tentatives d'attentats en France avait débuté le 11 juillet 1995 par l'assassinat, à Paris, de l'imam Abdelbaki Sahraoui. L'accusation s'était en outre appuyée sur de nombreux documents saisis chez lui, dont des ordres écrits du GIA et le texte d'un ultimatum envoyé le 27 août 1995 au président Chirac par le GIA, lui demandant de se convertir à l'Islam. L'empreinte digitale de Ramda figurait sur un bordereau de virement Western Union de 5000 livres sterling (38 000 FF de l'époque), envoyé à Boualem Bensaïd. Rachid Ramda avait été déjà condamné le 29 mars 2006 par la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris à dix ans de prison.Arrêté à Londres, le 4 novembre 1995, où il était installé, il n'avait été extradé de Grande-Bretagne que dix ans plus tard au terme d'une bataille de procédure.Le procès qui s'ouvre aujourd'hui sera le dixième sur les attentats de 1995.