L'accusation a qualifié l'islamiste algérien de «rouage essentiel» du GIA. Le verdict tant attendu est tombé tel un couperet. Accusé principalement de complicité dans trois des attentats de 1995 à Paris dont celui de Saint-Michel où 8 personnes ont péri et ceux des stations Maison-Blanche et Musée d'Orsay, Rachid Ramda risque de passer le reste de ses jours derrière les barreaux. Agé de 38 ans, l'islamiste algérien qui nie catégoriquement être derrière ces deux actes meurtriers, en déclarant: «Je ne les ai pas reconnus à l'époque et je ne les reconnaîtrai jamais», est condamné par la cour d'assises spéciale à Paris -devant laquelle il a comparu quatre semaines durant- à la perpétuité. La peine est assortie d'une période de sûreté incompressible de 22 ans, le maximum prévu par la loi. A la suite de cette décision «sans surprise», l'accusé fait appel de sa condamnation. Après sept heures de délibéré, la cour parisienne a reconnu Rachid Ramda coupable de complicité d'assassinat et de tentative d'assassinat, aide et assistance par fourniture d'instructions et d'ordres lors de ces deux attentats. La condamnation, précisons-le, a été prononcée après un réquisitoire de l'accusation qui a qualifié l'islamiste algérien de «rouage essentiel» du GIA dans ses bases arrières en Europe. Le président de la cour, Didier Wacogne, assisté de six magistrats, ont tenu compte parmi les éléments retenus par l'accusation, d'une empreinte digitale de Ramda identifiée sur un bordereau de transfert d'argent à un des poseurs de bombes. Durant les débats, le mis en cause a reconnu ce fait mais, a-t-il affirmé, ignore le destinataire du virement des 5000 livres sterling. L'avocate générale, Delphine Dewailly, a précisé que Ramda a financé ces actes de terrorisme par «cinq apports d'argent» entre le 2 juillet et le 16 octobre 1995, retrouvés dans la comptabilité de Boualem Bensaïd, identifié comme étant le destinataire. Et d'ajouter que les cahiers de dépenses de Bensaïd attestent que ces fonds «ont servi à l'achat d'explosifs, de cartes de téléphone de location ainsi que des billets de transport» précisant que sur certains de ces documents, les empreintes de Ramda avaient été identifiées. De son côté, la défense qui parle d'une manipulation du GIA a demandé l'acquittement de son client. «Ce qui est présenté par l'accusation n'est pas convaincant, Rachid Ramda doit être acquitté» a déclaré Me Sébastien Bono.