L'été est la saison la plus indiquée pour apprécier la beauté et le charme d'une contrée. Pour la ville de Annaba, malheureusement, il permet de constater que celle-ci enregistre une dégradation de son cadre de vie qui ne laisse plus personne indifférent. Des gens de passage dans la cité du Jujube se disent choqués par le décor repoussant s'offrant à leurs yeux. Un visiteur pour qui Annaba est un lieu de prédilection s'est dit « à la fois surpris et navré de l'état de dégradation du milieu, accentué par la prolifération effrénée du commerce informel qui tend à s'imposer en tant qu'activité légale face à l'impuissance des pouvoirs publics ». Dans la foulée, ce visiteur, qui voue un amour particulier à la ville de Annaba, évoque sans détour la détérioration des routes, l'insalubrité des rues, les trottoirs défectueux et les ordures jetés pêle-mêle dans ses divers coins. Qu'arrive-t-il à la cité de Sidi Brahim au moment où d'autres villes du pays sont en train de réaliser des avancées notables en matière de modernisation ? S'interroge t-il, avant de confier qu'il a eu « du mal à reconnaître la vieille ville qu'il a visitée dans les années 1970 ». La place d'Armes n'est plus, selon lui, la cité rayonnante qui comptait de somptueuses maisons à étages autant que les villas de plain-pied aux couleurs vives. Et d'ajouter : « Les ruelles de cette antique cité s'élevant en gradins jusqu'à l'antique Ribat El Foussala, où est implantée la mosquée de Abou Merouane Echarif, sont devenues aujourd'hui méconnaissables. » Ces remarques pourraient être formulées par n'importe quel habitant de la ville, elles prouvent, si besoin est, qu'il y a des Algériens qui ont du civisme et du savoir-vivre, et ce quelle que soit leur ville d'origine. Que faut-il faire donc pour sauver la ville de Annaba de la situation de désolation dans laquelle elle se trouve ? Si les responsabilités quant au mal qui l'affecte sont partagées et connues de tous, il est primordial aujourd'hui d'engager une réflexion féconde autour de l'avenir de cette cité qui dispose des atouts naturels, touristiques, culturels et économiques devant lui permettre de rivaliser avec les villes du bassin méditerranéen. Dans cette entreprise, il faudrait associer ses notables, son élite et sa société civile dans la perspective de trouver des solutions durables pour réhabiliter définitivement Bouna et la débarrasser des maux qui la rongent d'année en année, dans l'indifférence des uns et des autres. Faut-il rappeler que Annaba a été choisie comme pôle d'excellence touristique pour l'est du pays, alors que sa situation physique ne cesse de se dégrader, au grand dam de ses habitants et de ses amoureux ?