Le poète sait manipuler la langue qu'il considère comme un corps qu'on sculpte, qu'on façonne et qui, à son tour, charme et fascine. Il trouve à Marseille, sa muse, et précisément dans le langage des jeunes taxés de délinquants, une matière d'une richesse infinie. Peut-être, «un langage-débris»! Mais un langage qui n'a pas peur, plein de vie il rompt avec le purisme qui prédomine dans les maisons d'édition et que le conférencier appréhende comme une défensive qui confine l'écrivain dans un rôle d'intellectuel, lui, qui est davantage un artiste. Marseille à qui il a dédié un livre sans pour autant la citer, la ville sans nom, son premier roman, sort de l'ordinaire sans s'inscrire dans une idée de l'ailleurs. Dans les Mauvestis, paru en 2005, il nous fera découvrir de nouveaux personnages; ces derniers se livrent à nous en partageant leur quotidien. L'auteur, s'appuie –dans cette entreprise- sur un monologue intérieur qui n'est à aucun moment centré sur le narrateur, le tout d'une simplicité déconcertante. Le conférencier semble avoir un idéal, celui de penser les choses différemment dans ses livres, une littérature engagée qu'il souhaite impure tout comme toute littérature qui se respecte. «La littérature c'est impur, on s'y approche de la réalité sans complètement la dire», fera-t-il remarqué.