Yves Thibault de Silguy, délégué général aux affaires internationales de Suez et président du comité Algérie du MEDEF International, se rendra, les 8 et 9 février à Alger, à la tête d'une délégation d'environ 200 chefs d'entreprise français. Avant sa venue, il a accordé en exclusivité à El Watan cet entretien. Quelles sont les entreprises, du moins pour les plus importantes d'entre elles, qui effectueront le déplacement à Alger et dans quel secteur d'activité elles interviennent ? La délégation que je conduis à Alger les 8 et 9 février est très importante puisqu'elle rassemble 120 participants, des entreprises du CAC, mais aussi des moyennes et des petites entreprises. En outre, tous les secteurs d'activité sont représentés : secteur bancaire et financier, cabinets d'avocats et d'experts-comptables, bâtiment, travaux publics et construction, eau et environnement, énergie et mines, services aux entreprises, entreprises industrielles et ingénierie, transports, high-tech et NTIC, aéronautique et défense, tourisme, agroalimentaire, assurance et santé. Cette visite s'inscrit-elle dans le cadre de la refondation des relations algéro-françaises et participera-t-elle réellement à impulser une nouvelle dynamique aux relations bilatérales entre les deux pays ? Cette délégation d'entrepreneurs est la quatrième du MEDEF depuis 2000 et la troisième que je conduis. La présence chaque fois plus nombreuse des entreprises françaises prouve l'intérêt qu'elles portent au marché algérien. L'Algérie est un pays privilégié pour les entreprises françaises. Nous avons une part d'histoire commune et une proximité géographique. Les Algériens parlent le français. Grâce aux hydrocarbures, l'Algérie est un pays disposant de ressources financières importantes. Elle doit diversifier son économie. Le gouvernement de Abdelaziz Bouteflika a lancé des réformes à cette fin. Aujourd'hui, les entreprises françaises souhaitent accompagner cette diversification de l'économie algérienne. Quel type de « partenariat » vise la délégation du MEDEF ? Les chefs d'entreprise comptent-ils injecter des fonds propres dans des entreprises algériennes actuellement en difficulté ? Comptent-ils intégrer leur entrée dans le marché algérien dans le cadre de la reconversion de la dette algérienne, notamment vis à-vis du Club de Paris ? Nous allons en Algérie pour nous informer de l'évolution de la situation politique et économique, rencontrer nos partenaires algériens et rechercher des possibilités de développer des partenariats solides et durables. Depuis quelques années, nous constatons un renforcement des relations commerciales. Aujourd'hui, les investissements français en Algérie demeurent trop faibles. Nous allons examiner ensemble les moyens de les développer. Le dossier de la conversion de la dette algérienne en investissements mérite d'être approfondi. Aujourd'hui, il y a très peu de cas d'application. Nous devons voir avec les autorités françaises et algériennes comment le rendre plus opérationnel. Il doit devenir un levier important pour développer les investissements français en Algérie. Des options de délocalisation de PME françaises vers l'Algérie sont-elles envisageables à moyen ou long terme ? L'objectif, par la mise en place de partenariats entre les Français et les Algériens, est de développer l'activité de part et d'autre de la Méditerranée. Quels blocages, difficultés ou contraintes empêchent actuellement ou ont empêché dans un passé récent une entrée franche des entreprises françaises dans le marché algérien ? Des difficultés d'ordre administratif, bureaucratique, douanier ou financier subsistent encore. Elles doivent être surmontées et nous y travaillons. Quelles perspectives d'avenir, du moins en termes de projection, le MEDEF réserve-t-il à la coopération entre nos deux pays ? Nous venons en Algérie avec pour volonté de développer des partenariats d'avenir, solides et durables, d'apporter de la formation, des transferts de savoir-faire et d'accompagner l'Algérie dans son ouverture au monde. Ces partenariats noués entre les entreprises françaises et leurs homologues algériennes permettront d'unir nos efforts pour être plus compétitifs dans la concurrence internationale.